25 avril 2024 - 03:00
carte blanche
30 $ et les Îles
Par: Christian Vanasse
Christian Willie Vanasse

Christian Willie Vanasse


Un moment donné, l’été va arriver, pas évident en regardant par la fenêtre, et ce sera le temps de penser à l’endroit où vous irez prendre un bon coup de soleil entre deux drinks.

Si, par hasard, vous pensiez aux Îles-de-la-Madeleine et à son bord de mer, sachez que vous serez taxés de 30 dollars supplémentaires. Remarquez, si vous aviez l’intention d’aller là, c’est pas 30 piasses qui vont vous faire changer pour le camping Sainte-Madeleine et son bord d’autoroute. Or, un chroniqueur montréalais, très « agacé » de la situation, a qualifié de « liberticide » cette taxe que des Québécois devront payer pour accéder à une partie de leur propre territoire. Sauf que ce n’est pas tant pour une histoire de propriété que de propreté que les Madelinots ont imposé cette nouvelle barrière tarifaire. Parce que les touristes viennent avec des déchets et ça en produit beaucoup par visite.

Les îles sont un milieu unique et particulier offrant autant de beauté que de vulnérabilité. Les ressources y sont limitées, au contraire des gens qui veulent les visiter. Chaque année, en moyenne, l’endroit où habitent quelque 12 000 personnes accueille plus de 60 000 touristes. Comme si, chaque année, Saint-Hyacinthe prenait ses vacances à Acton Vale. Un moment donné, les Valois se diraient : « Coudonc, on va les faire payer. »

La comparaison est boiteuse. Dans nos régions, c’est plutôt nous qui payons pour que les gens nous visitent. Pis faut leur faire un bon prix en plus. Les îles, c’est un peu comme Venise, en Italie pas « en-Québec », un site exceptionnel où tout le monde veut se faire prendre en photo, qui elle aussi a mis une taxe d’entrée.

Parce qu’à la fin de la soirée, c’est les gens de la place qui nettoient pour que le décor garde sa beauté.

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