17 juin 2021 - 07:00
Négociations dans le secteur public
3400 membres de l’APTS en grève en Montérégie-Est
Par: Olivier Dénommée
Joël Bélanger, représentant national de l’APTS pour la Montérégie-Est, espère que les négociations aboutiront avant que la centrale syndicale ne doive utiliser les huit autres journées de grève votées par les membres. Les conditions de travail sont au cœur des demandes de la centrale syndicale. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Joël Bélanger, représentant national de l’APTS pour la Montérégie-Est, espère que les négociations aboutiront avant que la centrale syndicale ne doive utiliser les huit autres journées de grève votées par les membres. Les conditions de travail sont au cœur des demandes de la centrale syndicale. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Les 60 000 membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) étaient en grève les 7 et 8 juin un peu partout au Québec. En Montérégie-Est seulement, c’est 3400 personnes qui se sont fait entendre devant leurs lieux de travail pour revendiquer de meilleures conditions et des salaires plus attractifs.

Rencontré le 8 juin sur le site situé à proximité de l’Hôpital Honoré-Mercier, le représentant national de l’APTS pour la Montérégie-Est, Joël Bélanger, note que, malgré la chaleur, les membres sont motivés et confiants que leur cri du cœur sera entendu par le gouvernement.

« En Montérégie, on parle de 9000 personnes sur 45 sites qui se font entendre. Cela fait 18 mois et les négociations n’avancent pas. C’est toujours la même affaire : on part chacun avec nos demandes et on fait un ménage en cours de route pour se rejoindre quelque part, mais le problème est qu’on est les seuls à faire du ménage », illustre M. Bélanger, qui soutient que la question salariale est loin d’être réglée, mais que les demandes touchent essentiellement les conditions de travail et les enjeux de surcharge de travail pour plusieurs corps de métiers.

Rappelons que l’APTS représente plus d’une centaine de types d’emploi dans le secteur de la santé et des services sociaux, incluant les éducateurs en centre jeunesse. « Dans les centres jeunesse, mais aussi dans les CLSC et le milieu hospitalier, on a un manque de main-d’œuvre et la clientèle s’alourdit. Ça prend un réseau de santé fort pour pouvoir offrir de bons services à la population et le système est un engrenage où tout le monde est essentiel pour que ça fonctionne », soutient M. Bélanger, ajoutant qu’environ 250 postes étaient vacants actuellement au CISSS de la Montérégie-Est et qu’il est difficile de les pourvoir à cause des conditions de travail. « Si les conditions ne s’améliorent pas, les gens vont fuir le réseau. On a des demandes particulières pour les centres jeunesse que le gouvernement ne peut pas ignorer avec le rapport de la commission Laurent. »

Même s’il avoue que les ententes de principe conclues avec d’autres centrales syndicales comme la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) minent un peu le rapport de force de l’APTS, le représentant syndical garde le cap sur les demandes faites pour ses membres.

Huit autres jours en banque

La grève de deux jours s’est faite en s’assurant du maintien des services essentiels, même si d’inévitables ralentissements ont pu être observés. « On sent que la population nous appuie beaucoup et que les gens sont solidaires de notre cause », croit Joël Bélanger, qui rappelle que la grève était le dernier recours de l’APTS pour faire avancer les négociations.

« On est encore à la table, ce n’est pas fini, mais on a envoyé un message clair au gouvernement et j’espère qu’il l’aura compris. On ne reculera pas sur les demandes qui sont encore sur la table et on n’aura pas peur d’utiliser les huit autres jours de grève qu’on a votés si les négociations n’avancent pas », martèle M. Bélanger. Les dates du 21 et du 22 juin sont déjà au calendrier si aucune entente n’est encore conclue d’ici là.

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