J’aime Saint-Hyacinthe. Sur tous les tons et toutes les tribunes, je n’en rate pas une pour vendre ou défendre cette ville.
Puisant abondamment dans le patrimoine réel ou fantasmé de notre Cité pour nourrir mon artisanat artistique, mes interlocuteurs interloqués me confondent parfois avec un démarcheur de chambre de commerce tant je vante à tout vent celle qui restera toujours à mes yeux la jolie-pour-la-vie.
En fait, je suis démarcheur depuis que je l’ai marchée. Depuis mon enfance sur la rue St-Dominique, où j’allais flâner aux alentours du marché, déambuler, parler, prendre le temps, prendre mon temps, la tête dans le coeur de ma ville.
Je ne ressens pas la même chose partout. Ailleurs dans la Cité, je pourrais être n’importe où. Sur le coin d’un grand boulevard, entre un centre d’achat et une station-service, je pourrais aussi bien être à Saint-Jérôme ou Drummondville, mais près de la fontaine du vieux marché, je ne peux être qu’à Saint-Hyacinthe. Il y a des lieux qui nous disent exactement où nous sommes.
Droit au coeur, ils nous restent en tête.
Ces jours-ci, j’ai plus que jamais envie de passer du temps à battre le bitume de ce coeur. Particulièrement depuis que c’est plus difficile de s’y rendre. Depuis la fermeture du pont et parce que les commerçants ne voient plus leurs portes s’ouvrir aussi souvent. Privée de circulation, notre artère principale bat au ralenti et aurait besoin d’un bon massage.
Certains font un détour, trouvant plus pratique de faire leurs courses ailleurs, près de l’autoroute où sur Internet, mais j’emprunterais plutôt le chemin inverse. Au moins trois fois par semaine, pour des achats, des repas ou des sorties. Trois fois par semaine, c’est trois fois rien, mais ça pourrait faire la différence entre un coeur moribond et un coeur battant.