Bon, j’exagère quand je dis « y a rien fait » parce qu’« écouter », c’est plus actif qu’« entendre ». Tu peux entendre sans que ça aille plus loin que tes oreilles. Mais quand t’écoutes, avec sincérité, ça se rend jusqu’au cerveau, jusqu’au cœur. Facque, toute la journée, il a écouté des femmes parler de ce qu’elles vivent, ce qu’elles ressentent, ce qui leur fait du bien ou du mal. Il a écouté celles qui ont le courage et la patience d’expliquer, encore, ce que les mots « féminisme », « égalité » ou « charge mentale » représentent. Les témoignages sur les insultes, les menaces, la violence et la haine et pourquoi des femmes tremblent en revenant chez elles le soir, pis c’est pas à cause du frette.
Le gars a écouté tout ça en pensant à Marly Édouard, de Laval. Élisapee Angma de Kuujjuaq. Sylvie Bisson et Myriam Dallaire de Sainte-Sophie et Nancy Roy de Saint-Hyacinthe et à toutes celles qui ne verront jamais un autre 8 mars. Lundi, le gars a rien dit. Mais il a écouté. Les mots des femmes sont dans sa tête, pis son cœur. Et demain, après-demain pis toués autres jours de l’année, il va parler avec elles, pour elles.