« Nous sommes l’opposition officielle, il faut penser à beaucoup de choses, mais je suis prête et j’ai hâte de commencer! », s’impatientait la députée néo-démocrate, lundi, en entrevue avec LE COURRIER.
Pour cette Maskoutaine élevée dans le respect du milieu politique, la Chambre des communes a quelque chose de mythique et représente bien plus qu’un lieu de travail. « Il s’y est passé tellement de choses et s’y est pris de si grandes décisions que c’est particulier », a-t-elle confié, visiblement impressionnée.On se souviendra que la vague orange du Nouveau Parti démocratique a pavé la voie à la victoire historique de Marie-Claude Morin, loin devant l’ex-députée bloquiste Ève-Mary Thaï Thi Lac, le 2 mai.
Parlement 101
Au cours des deux dernières semaines, Marie-Claude Morin a suivi un cours accéléré sur le travail de député. Assermentée le 18 mai, la nouvelle députée de Saint-Hyacinthe-Bagot a entamé une série de formations portant entre autres sur les finances, le budget des élus et le protocole en Chambre.
Si elle admet que ses nouvelles fonctions exigent nombre de connaissances, c’est en anglais que la jeune députée estime avoir besoin de rattrapage. « Je me débrouille, mais pour l’instant je vais devoir utiliser la traduction pendant les débats », a-t-elle résumé, ajoutant qu’elle suivrait des cours de perfectionnement dès cet été. « C’est une question de respect », estime-t-elle.
Sous la loupe
Élue depuis exactement un mois, Marie-Claude Morin est déjà une figure connue dans la région. « Je commence à me faire reconnaître à l’épicerie ou dans les magasins, mais les gens sont très courtois et gentils », a-t-elle rapporté au COURRIER.
Mme Morin sait pourtant que ses moindres gestes seront scrutés à la loupe et qu’elle ne perd rien pour attendre. « C’est normal que nous soyons observés puisque nous prenons des décisions qui ont des répercussions, mais nous ne pouvons pas être aimés de tous et je sais que je vais devoir essuyer des critiques. » Si on a reproché à sa prédécesseure sa faible participation pendant les débats, Mme Morin n’a pas l’intention d’intervenir pour le plaisir de le faire. « Je sais qu’on va me comparer, mais je ne parlerai pas pour ne rien dire non plus », a-t-elle assuré, soulignant qu’elle sera invitée à prendre la parole sur certains dossiers.En effet, à défaut d’être du gouvernement, la députée de Saint-Hyacinthe-Bagot a obtenu un siège au cabinet fantôme de Jack Layton, une réplique au Conseil des ministres de Stephen Harper. Au sein du caucus néo-démocrate, Marie-Claude Morin se retrouve critique en matière de logement social.« Jack Layton a été très astucieux en distribuant les dossiers selon notre champ d’expertise. Je suis très contente d’avoir obtenu celui du logement social qui englobe les problèmes d’itinérance parce que cela m’a toujours tenu à coeur », a-t-elle expliqué rappelant son implication passée au sein de Solidarité itinérante maskoutaine et du Comité régional itinérance Montérégie.
Déjà en marche
La députée de Saint-Hyacinthe-Bagot n’a pas attendu le début de la session parlementaire pour se mettre à la tâche. Elle se promène d’événements en conférences de presse en inaugurations, depuis son élection.
« Je m’attendais à être occupée, autant les soirs que les fins de semaine et à vivre des imprévus, mais ça demande une période d’adaptation », a-t-elle admis, soulignant qu’auparavant, elle se rendait au travail à pied.Au cours de son mandat, le défi sera de ne pas négliger son entourage. « Si je ne suis plus au Parlement dans quatre ans, ma famille et mes amis, eux, seront encore là, alors il ne faut pas les oublier », mentionne celle qui doit désormais prendre rendez-vous avec ses proches.Puisqu’elle passera plusieurs jours par semaine à Ottawa, Marie-Claude Morin devra se louer un pied-à-terre dans la capitale. « Premièrement parce qu’une chambre d’hôtel coûte cher, ensuite pour avoir un petit chez moi où laisser mes choses », explique la députée.La députée n’a toujours pas de local officiel, ni à Saint-Hyacinthe ni à Acton Vale.