C’est un peu comme si la voiture conservait cet héritage acquis au fil des ans, et qu’elle nous le transmettait un petit peu chaque fois. Étrange me direz-vous? Sans doute, mais je ne peux m’empêcher de revivre cette sensation à chacune de mes randonnées en Mustang.
Il faut dire que, bien qu’elle ait pas mal changé depuis sa création, elle demeure un des Muscle car les plus rapprochés de ses origines. Difficile, en effet, quand on regarde la Mustang moderne, de ne pas se souvenir de ces anciennes voitures qui ont tant marqué les années 60 et 70. Le style a évolué (en 2013, on a notamment modifié la partie avant et les phares), le capot et la partie arrière (les feux arrière sont notamment devenus plus spectaculaires que jamais), mais dans l’ensemble, la voiture a une silhouette très proche de ce qu’elle a toujours été. En fait, elle représente une évolution, et une belle évolution, ce qui explique sans doute sa popularité qui ne se dément pas. Imaginez alors que j’ai passé les deux dernières semaines au volant de ces bolides. Et parce que je mène une bonne vie, je ne me suis pas contenté de la Mustang de base. Ma première semaine a été passée au volant de la Mustang GT, alors que la seconde se déroulait au volant de l’édition Boss 302. Rien de moins.
Mustang GT
Oubliez la discrétion. La voiture d’essai était d’une couleur on ne peut plus criarde. Appelée « got to have it green », ce vert quasiment fluo faisait tourner les têtes, surtout qu’il ornait la carrosserie de la version GT 5.0 litres de la bête. Même le concessionnaire local, où j’ai fait un petit arrêt, m’a confirmé qu’il n’en vendrait que sur commande, n’étant pas certain de sa popularité.
Mais moi, je dois le dire, j’ai aimé, que dis-je adoré… du moins pour quelques jours. Car je ne suis pas certain qu’à long terme, je me serais habitué à cette éclatante couleur. En revanche, je me serais rapidement fait à la conduite de ce moteur V8 de 5,0 litres développant 420 chevaux, et dont la sonorité procure de véritables frissons à chaque accélération. Difficile à croire quand on regarde la complexité et le niveau de sophistication des suspensions d’aujourd’hui, mais la Ford Mustang continue de se fier à un essieu arrière rigide. En ville, même sur un asphalte endommagé ou des rues en pierres, la qualité du roulement impressionne. Le derrière de la voiture reste cloué au sol en tout temps. De surcroît, changer de voie pour effectuer un dépassement s’avère un jeu d’enfant grâce à l’abondance de couple disponible, et ce, sur presque toute la plage de régime. Mais c’est la direction massive, mais tout de même précise, et la sensation unique, qui rend la conduite de cette Mustang aussi spectaculaire.
Mustang Boss 302
Quelques jours plus tard, j’ai eu l’occasion de me retrouver derrière le volant d’une Mustang Boss 302… d’une couleur jaune autobus scolaire (à croire que Ford a décidé de me rendre la vie la moins discrète qui soit).
Cette fois, pas de compromis. Bien sûr, la Boss reprend tout ce que la G offre en terme d’accessoires et d’équipement. Elle assimile aussi les mêmes traits physiques, à quelques détails près. Mécaniquement cependant, la Boss jouit d’un avantage : un V8 de 5,0 litres (444 chevaux, 380 livres-pied) niche sous son capot. Sa puissance est transférée aux roues arrière par une boîte manuelle à six rapports dotée d’un embrayage inspiré de la course automobile et un différentiel à glissement limité. Mais attention, ces données ultimes ne sont atteintes qu’avec la clé rouge, la clé de course, qui permet d’atteindre le maximum. Autrement, elle se contente d’être une GT normale. Les deux voitures sont aussi dotées de Trak Apps, un ensemble de capteur qui permet de mesurer les accélérations, les forces G et d’autres facteurs ayant une influence sur piste. Est-ce que pour autant ces deux voitures sont des voitures de course? Si on le souhaite, elles le peuvent. Mais dans la vraie vie, elles sont surtout un amas de testostérone et de sensations fortes, même à faible vitesse. La Mustang est un symbole dont on ne comprend la portée seulement qu’une fois assis derrière le volant, je n’en démords pas!
Forces :
– Physique bien rendu – Moteurs puissants – Boîte de vitesse manuelle précise
Faiblesses :
– Consommation – Confort des suspensions – Cadrans un peu difficiles à lire
Fiche technique :
Moteur : V8 5.0L DACT 32 soupapes Puissance (ch@tr/min) : 420 @ 6500 Couple (lb.pi@tr/min) : 390 @ 4250 Autre moteur : 444 chevaux V8 5,0 litres Roues motrices : Arrière Transmission : Manuelle à 6 rapports Transmission optionnelle : Automatique à 6 rapports Freins : disques aux 4 roues