À Saint-Jude, où le fleurdelysé vit son précurseur créé dès 1902, le temps était arctique, certes, mais cela n’a pas empêché une chaleureuse cérémonie protocolaire d’avoir lieu, en présence de la députée de Richelieu et ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec, Élaine Zakaïb.
En 1902, le curé de Saint-Jude, Elphège Filiatrault, crée le drapeau de Carillon qui se compose de la croix blanche sur un fond bleu portant des fleurs de lis, dans chaque coin, pointant vers le centre. Le curé Filiatrault se serait, entre autres, inspiré des drapeaux français d’Ancien Régime qui utilisaient amplement la couleur bleue royale, souvent symbole de la Vierge Marie, et le fleurdelysé.« C’est un bel honneur de me retrouver ici pour souligner les 65 ans du drapeau québécois, dans la municipalité même qui vit naître son précurseur. C’est en 1948 que le gouvernement de Maurice Duplessis s’inspira du drapeau de Carillon pour créer un drapeau officiel au Québec. Symbole de fierté et d’identité, il est à souligner que le reste du Canada continua à dresser l’Union Jack jusqu’en 1965. Le Québec était donc distinct en 1948 avec un drapeau qui lui était bien propre », souligne Élaine Zakaïb.En compagnie de jeunes écoliers qui tenaient tous un petit drapeau du Québec, sur le parvis de l’église de Saint-Jude, le maire de la municipalité, Yves de Bellefeuille, le curé de la paroisse, Bernard Jodoin, et la députée Zakaïb ont hissé le fleurdelysé et une réplique du drapeau de Carillon, au son des cloches de l’église. Après un salut au drapeau bien senti et un « Gens du pays », même le curé Filiatrault fut invité à prendre la parole, surpris que son drapeau ait pu devenir l’inspiration première pour le drapeau des Québécois, en 1948. Dorénavant, l’anniversaire du fleurdelisé sera souligné tous les ans, le 21 janvier, déclarait Pauline Marois, première ministre du Québec.