Le 2340, avenue Saint-Joseph était occupé jusqu’en 2011 par l’Église Source de vie, une division de l’Église Pentecôtiste de Saint-Hyacinthe, qui a depuis regroupé tous ses membres sous un même toit, au Carrefour Chrétien, situé à Sainte-Rosalie.
Le Centre islamique maskoutain estime le coût de son projet de relocalisation à un demi-million de dollars dans les documents disponibles sur son site Internet. Une collecte de fonds menée auprès des membres de sa communauté a d’ailleurs permis d’amasser la somme de 230 000 $ sur un objectif de 375 000 $, selon les informations mises en ligne.Jusqu’ici, le CIM logeait dans un local d’environ 600 pi 2 situé sur l’avenue de l’Hôtel-Dieu, au centre-ville. « L’achat de ce local est principalement motivé par la recherche d’un lieu adapté aux besoins de la communauté, ont précisé les administrateurs du centre. En effet, compte tenu de sa superficie, l’ancien local ne pouvait accueillir plus de 41 personnes à la fois, ce qui nous obligeait à louer d’autres locaux pour nos activités afin de se conformer aux règlements municipaux en vigueur. »Le Centre a commencé progressivement à occuper ses nouveaux locaux et prévoit s’y installer définitivement au cours des prochaines semaines. Le nouvel édifice du CIM regroupera désormais tous les services sous un même toit, de la mosquée aux activités religieuses et culturelles en passant par les cours d’apprentissage de la langue arabe. L’utilisation du local de l’avenue Saint-Joseph se fera par ailleurs en conformité avec le zonage prévu aux règlements de la Ville de Saint-Hyacinthe. De fait, le CIM déménage à l’extérieur des lots soumis au moratoire sur les lieux de culte, instauré par les élus maskoutains dans la zone commerciale du centre-ville en 2010. À l’adoption du règlement, quatre lieux de culte déjà installés dans le périmètre visé y conservaient leur droit de cité, dont le Centre islamique maskoutain. Sa création avait néanmoins suscité de vives réactions. Le directeur général de la Société de développement du centre-ville, Simon Cusson, le directeur de la Corporation de développement commercial de Saint-Hyacinthe, Sylvain Gervais, et le maire Claude Bernier avaient tous exprimé qu’ils auraient préféré voir le CIM ouvrir à l’extérieur des rues commerciales du centre-ville.
Un quartier ouvert
La conseillère municipale de Saint-Sacrement, Brigitte Sansoucy, a appris par LE COURRIER la venue du Centre islamique dans son quartier.
« Je n’ai pas d’appréhension quant à la réaction des citoyens, a-t-elle commenté. C’était déjà une église et c’est tout simplement une autre religion qui s’y installe. »Mme Sansoucy, qui a travaillé à la création de l’Auberge Le Baluchon et à l’ouverture de deux maisons pour les jeunes en difficultés, a déjà eu la preuve de la grande ouverture des citoyens de son quartier. « Les gens sont ouverts et tolérants. Ils sont impliqués dans leur quartier. Jusqu’ici, aucun citoyen n’a communiqué avec moi concernant le déménagement du Centre islamique et ils ont l’habitude de partager leurs préoccupations lorsqu’ils en ont. Je m’attends à ce que tout se passe bien et je le souhaite, puisque le Centre islamique se cherchait un nouveau toit depuis un certain temps déjà. »