La Ville préconiserait plutôt une structure d’étagement indépendante afin de ne pas nuire à l’échéancier prévu dans la reconstruction du viaduc Laframboise.
« On ne peut pas prendre le risque que le viaduc s’écroule ou s’endommage davantage parce que nous retardons le début des travaux. C’est un passage névralgique à Saint-Hyacinthe, alors faisons-le au plus vite. Mais cette reconstruction n’empêche en rien l’étagement de la voie ferrée d’ici quelques années », avance le conseiller et proposeur de la résolution David Bousquet, en entrevue au COURRIER. D’après lui, la situation est dans l’impasse en raison des finances publiques serrées. « Le gouvernement ne semble pas comprendre que l’impact d’un accident sera beaucoup plus coûteux que la construction des infrastructures. Lac-Mégantic nous l’a bien démontré : faire l’entretien de la voie ferrée à l’époque à Mégantic aurait coûté moins cher que la catastrophe actuelle », martèle le conseiller du district Sacré-Coeur. Selon une étude du MTQ, il en coûterait entre 80 et 100 M$ pour mettre fin au croisement du chemin de fer et de l’autoroute.Le positionnement de la Ville dans ce dossier se veut un appui aux démarches déjà entreprises par la Coop fédérée. Celle-ci a des intérêts dans la société Transbordement Saint-Hyacinthe qui prévoit augmenter son nombre de wagons croisant l’autoroute 20 dans les prochaines années.La Coop fédérée avait alors demandé au MTQ de jumeler les vocations routières et ferroviaires du futur viaduc Laframboise, ce que le gouvernement a refusé pour des raisons économiques, à moins qu’un éventuel promoteur en absorbe les frais. « Ce n’est pas à la Coop de payer. On parle de la sécurité routière de milliers d’usagers, ce qui signifie que le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Il ne faudrait pas oublier que le parc industriel Théo-Phénix (situé en bordure de l’autoroute 20) est appelé à se développer et que bon nombre d’entreprises y sont desservies par convois ferroviaires », souligne David Bousquet. Le conseiller n’en est pas à sa première relance dans un projet concernant le passage des rails du Canadien National (CN). C’est lui, en 2010, qui avait remis sur la table l’option d’un tunnel dans le dossier du parachèvement du boulevard Casavant. « Lorsque j’ai relancé Casavant, c’était pour une question de sécurité. C’est la même considération qui me pousse à aller de l’avant avec le croisement du chemin de fer et de la 20 », précise le conseiller du district Sacré-Coeur, ajoutant que même sur le site internet du CN, on peut lire que « le meilleur passage à niveau est celui qui n’existe pas ».