20 juin 2013 - 00:00
Fermeture du Collège Antoine-Girouard
La parole aux élèves
Par: Le Courrier

Les derniers cours sont donnés; les examens, presque terminés. Cette semaine, les élèves du Collège Antoine-Girouard disent adieu à leur école.

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« On a toujours su que ça n’allait pas très bien, parce qu’on a vu la baisse du nombre d’élèves d’une année à l’autre. Mais l’annonce, ou plutôt les deux annonces de fermeture ont été un choc », raconte Philippe Chassé, le coprésident de la cohorte des finissants.

Pour les élèves de troisième et quatrième secondaires, la fermeture du Collège est d’autant plus décevante qu’ils ne se préparaient pas à quitter leur école au terme de l’année scolaire, comme les finissants. « Tout le monde sera séparé, tout le monde se retrouvera dans une école différente. Dès qu’on entre au secondaire, on se côtoie et on s’imagine forcément terminer nos études ensemble et fêter au bal entre nous », remarque Emma P. Bélanger, présidente des élèves de première à quatrième secondaire, à qui il restait justement une seule année à compléter. « C’est difficile pour l’instant de s’imaginer dans une nouvelle école juste pour un an. C’est à peine le temps de s’adapter, de connaître les gens », ajoute Jade Melançon, vice-présidente des élèves de première à cinquième secondaire. Pourtant, à l’annonce de la fermeture du Collège en février, la plupart des élèves semblaient convaincus qu’ils retrouveraient leurs bancs d’école en septembre grâce à l’intervention de la commission scolaire. « Les élèves étaient simplement heureux de pouvoir continuer avec leurs amis, dans leur école et avec leurs enseignants. En gros, ce qu’on nous offrait, c’était exactement la même chose qu’avant », remarque Emma.Lorsque les négociations syndicales ont achoppées, la nouvelle du retrait de la commission scolaire – qui signifiait aussi la fermeture de l’école – a suscité de vives réactions chez les élèves. Certains ont versé une larme. « Je pense qu’on est plusieurs a avoir trouvé la façon de s’y prendre irrespectueuse pour nous, les élèves. De se faire dire que l’école ferme une fois, c’était quelque chose. La deuxième fois, c’était un gros coup à prendre. On nous a donné de faux espoirs et des attentes. Il aurait fallu régler les ententes et faire les annonces après », remarque Jade, avec l’appui de ses acolytes.Les représentants des élèves admettent que le sport prenait beaucoup de place au Collège, peut-être jusqu’à mener à sa perte. « Quand on prend juste un chemin au lieu de se diversifier, on se coupe une partie de la clientèle, analyse Philippe. Le fait que ce soit une école qui priorise le sport a fait en sorte qu’il y avait moins de filles qui voulaient s’inscrire et que l’école a eu la réputation d’être encore moins sévère qu’au public, moins disciplinée. »Et puis, le déclin de la clientèle a eu raison de certains cours. La musique a été annulée il y a deux ans. Cette année, c’est le basketball qui avait disparu des activités. Pendant son parcours dans un profil qui devait lui permettent de perfectionner les langues, Philippe s’est même retrouvé dans une classe d’anglais régulier, l’organisation scolaire ne permettant pas d’offrir le cours enrichi cette année-là.Malgré tout, les élèves demeurent encore convaincus que leur école était la meilleure. « L’éducation était de qualité supérieure. Les attentes au niveau pédagogique étaient élevées et les enseignants étaient excellents. Paradoxalement, le fait qu’il y ait moins d’élèves donnait une ambiance particulière. Tout le monde se connaissait et les professeurs prenaient soin de nous comme de leur famille. L’encadrement qu’on cherche d’une école privée était là. On se sentait unis », ajoute Philippe.Des mots qui se répercutent sur la direction du Collège, qui s’est assurée que chaque élève trouve rapidement une école pour l’accueillir l’an prochain. « Je pense que tout le monde est fier du directeur (Dominique Lestage), signale Jade. Il aurait pu laisser tomber, mais il a agi avec beaucoup de professionnalisme pour les élèves. Il s’est battu pour nous et il a fait passer nos intérêts avant les siens. »Depuis l’annonce de la fermeture, les élèves ont chacun trouvé une nouvelle école, une étape qui a comporté son lot de stress et d’inquiétude.« C’est difficile, mais on a tourné la page, dit Jade. Je pense que pour cette année et pour l’an prochain au moins, tout le monde devrait faire la même chose. »

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