15 août 2013 - 00:00
Hot-Dog laisse sur sa faim
Par: Jennifer Blanchette | Initiative de journalisme local | Le Courrier
<em>Hot-Dog</em>, réalisé par Marc-André Lavoie, offre un divertissement peu convaincant.

<em>Hot-Dog</em>, réalisé par Marc-André Lavoie, offre un divertissement peu convaincant.

<em>Hot-Dog</em>, réalisé par Marc-André Lavoie, offre un divertissement peu convaincant.

<em>Hot-Dog</em>, réalisé par Marc-André Lavoie, offre un divertissement peu convaincant.

À l'exception d'une brochette d'acteurs de haut calibre (Paul Doucet, Rémy Girard, Pierre-François Legendre), tous les ingrédients du film Hot-Dog laissaient présager beaucoup plus de malaises que de rires. Avec ses gags qui tombent à plat, c'est exactement l'effet que produit l'oeuvre de Marc-André Lavoie (Y'en aura pas de facile et Bluff).

Avec un scénario ayant comme point de départ une dent trouvée dans une saucisse, on s’attend à visionner une comédie légère et divertissante, remplie de situations cocasses. Malheureusement, les nombreux quiproquos, plutôt superflus, ne cessent de s’entremêler pour déboucher sur une finale des plus décevantes.

La fameuse dent est celle de Philippe, un cadre supérieur chez Saucibec, qui désire se venger de ses associés (Rémy Girard et Éric Salvail) croyant à tort qu’il sera congédié par ces derniers. Lorsqu’il apprend que c’est plutôt Gilles (Daniel Lemire) qui sera mis à la porte, il est trop tard. La situation est déjà partie en vrille. Elle continue de dégénérer lorsque le naïf François Pigeon (Pierre-François Legendre) trouve le corps étranger dans son hot-dog et tente de faire chanter Philippe pour obtenir des sommes considérables en échange de son silence. À cela s’ajoutent la mafia italienne et un tueur à gages déterminé. Durant 94 minutes, les scènes s’échangent des décors ennuyants aux couleurs ternes ainsi que des dialogues anémiques et truffés de clichés. Le sommet du ridicule est atteint lorsque les discussions s’orientent sur le long moment passé aux toilettes par les associés de Saucibec alors qu’ils rencontrent François Pigeon chez lui. Le jeu des acteurs est assez minimal, mais difficile pour eux de faire mieux dans un contexte aussi anodin. Éric Salvail et Daniel Lemire en étaient chacun à leur première apparition au grand écran. Dans le cas du premier, son personnage est rafraîchissant et arrive à nous soutirer les seuls rires du film. Pour l’Oncle George, par contre, le réalisateur aurait mieux fait d’exploiter son talent d’humoriste plutôt que de le réduire à un homme blasé et animé par une vengeance sotte. Ça en est presque gênant pour Lemire. Même les supposés dangereux mafiosos n’ont rien de convaincant. L’action n’est pas à espérer de leur côté puisque Dino Tavarone et Romano Orzari y sont dépeints comme de gentils gangsters. On se serait attendu à plus pour ses anciennes figures emblématiques de la série Omertà.Le rythme est également brisé à de nombreuses reprises. Les moments comiques sont ponctués d’événements invraisemblables qui enlèvent toute crédibilité au scénario et le sourire de sur nos lèvres.Marc-André Lavoie avait annoncé un film léger et s’adressant au grand public. Malheureusement pour lui, même les « mangeux de pop-corn » ne sont pas au rendez-vous. Le film a obtenu de maigres recettes de 120 000 $ pour sa première fin de semaine à l’affiche, malgré un budget de 1,9 M$. C’est bien parce qu’il est la seule comédie québécoise à l’affiche cette saison que Hot-Dog peut s’autoproclamer comédie de l’été.

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