Les contribuables regardent monter la facture comme les passagers d’un taxi qui voient le compteur grimper alors que le conducteur ne sait pas où aller. Car même si les politiciens sont unanimes à reconnaître que la taxe foncière doit être complètement repensée, les réformes ne viennent pas. Les factures continuent d’être basées uniquement sur la valeur des propriétés et non sur la juste contribution des citoyens à défrayer les services publics.
« Nous demandons que le gouvernement fasse un premier pas et gèle les rôles d’évaluation », dit Louis Giasson, président de l’Association des propriétaires fonciers du Québec (APFQ) et Regroupement Évaluation Équitable (REE). « Ce serait un premier geste qui permettrait de croire que nos élus cheminent vers une solution. Mais au contraire, ils s’en éloignent », dit-il. L’APFQ, fusionnée en 2012 avec REE, recrute des membres aux quatre coins du Québec et travaille de concert avec plusieurs autres groupes afin de recueillir un maximum d’appuis dans le but de forcer les élus à poser des gestes concrets.
Un virage injustifiable
Le gouvernement Marois, qui était sympathique à la position de l’APFQ alors qu’il était dans l’opposition, a non seulement largué ce désir de réforme, mais semble maintenant ramer à contre-courant.
Depuis que le PQ est au pouvoir, il a mis fin, par le budget Marceau, à la péréquation pour fins de taxe scolaire, ce qui se traduit par une hausse prochaine importante de la taxe scolaire pour la majorité des propriétaires. On estime que c’est 600 M$ de taxe que Québec a « dompé » dans la cour des commissions scolaires.