Quand j’ai su qu’il y aurait une maison de répit pour agriculteurs, je me suis dit que c’était une maudite bonne affaire pis qu’y’était a peu près temps. Ce dont ont le plus besoin nos fermiers zé fermières c’est bien de bon temps de temps en temps.
Pis de pluie et de beau temps, évidemment, mais pas trop sinon ça sèche, mais assez pour que ça lève, tsé comment ce que c’est, les agriculteurs ça chiâlent tout le temps, ‘sont jamais contents. Mais c’est parce qu’ils pensent tout le temps rien qu’à leurs problèmes. Ils ont la tête pleine de leur ferme, leurs champs, leurs animaux, leurs tracteurs… leurs banquiers! Et ils ne ramènent jamais de travail à la maison, ils demeurent à leur travail 24 heures sur 24. Et parfois seul. L’amour n’est pas toujours dans le pré. Alors, une maison de répit… ben oui. À Saint-Hyacinthe en plus, technopôôôle agroalimentaire est-il besoin de le rappeler, ça tombe sous le sens. Mais voilà qu’il y a des holà! Ben voyons. On a peur de quoi? De retrouver une moissonneuse-batteuse stationnée en double sur la rue Benoît? Ben, que j’me suis dit, si y’en veulent pas, on va la prendre nous autres à Saint-Jude! Mais bon… je dis ça, je dis ça, je suis peut-être le seul à le dire aussi. Pis l’idée de mettre la maison en ville était peut-être justement de donner un vrai break. Un vrai décrochage. Dans un village, t’es jamais ben, ben loin de ta ferme. Tu l’entends presque t’appeler dans la nuit. Tout ça pour dire que j’ai pas de solution miracle, mais je sais que l’agriculture, c’est pas facile. Ça magane son homme pis sa femme. Et il leur faut des répits, sinon ils arriveront trop vite à leur dernier repos.