Vous avez sûrement déjà vu cette immense affiche rouge sur la rue Cascades, en sortant de la SAQ ou du marché avec votre 2 piasses de fromage en grains. Sur un grand mur gris, la rutilante publicité affirme en très grosses lettres « La grande région de Saint-Hyacinthe » et au bas de l’affiche, en plus petits caractères, ce magnifique slogan : « Terre d’innovation ».
Au pied de l’affiche, une table à pique-nique, seule dans la garnotte, entourée de blocs de béton gris. Cette grosse carie urbaine en face de notre plus beau monument historique, le Marché public, me laisse songeur. Terre d’innovation… au-dessus d’un terrain vague. L’image est cruelle. Sans doute parce qu’elle touche une vérité.
Oh, n’allez pas croire que je critique l’emplacement ou même le texte de l’affiche. Il est parfait. Parfait pour nous rappeler qu’une ville, c’est autre chose qu’un slogan et qu’un slogan n’est rien d’autre que du vent. Que voilà une belle occasion de réfléchir et de penser notre ville autrement. Parce qu’au fond, l’innovation est essentiellement de ne pas faire comme avant, d’être visionnaire.
Mais au fait, à quelle ville pensons-nous? Nous sommes prompts, moi le premier, à nous tourner vers le passé et ramener dans les conversations que Saint-Hyacinthe FUT un jour le Liverpool du Québec, un pôle culturel, une ville vibrante et allumée, mais aujourd’hui, que faisons-nous pour retrouver cet élan? Comment nous projeter dans l’avenir? Comment voyons-nous notre ville dans les 10, 15 ou 20 prochaines années?
Un proverbe amérindien dit que chacune de nos décisions doivent être prises pour la 7e génération après nous… J’ai bien hâte de voir ce que nos petits-petits-petits-petits-petits-petits-petits-enfants penseront de ce que nous aurons fait de ce terrain, de cette terre. Si c’est un stationnement entouré de parcomètres, on aura manqué quelque chose.