C’est en toute intimité que les Soeurs de Saint-Joseph ont procédé au transfert du tombeau de leur fondatrice le 30 octobre, telles que l’exigeaient les instructions fournies par Rome.
« Puisqu’Élisabeth est vénérable, nous devions garder cette cérémonie simple afin de ne pas devancer les célébrations qui auraient lieu lorsqu’elle sera nommée Bienheureuse. Pour effectuer cette démarche de translation des restes funèbres, nous devions obtenir la permission des autorités civiles, mais aussi respecter les lois canoniques », explique la Soeur supérieure de la communauté, Claudette Robert.
Avant de trouver refuge au mausolée-columbarium, le tombeau d’Élisabeth Bergeron a entrepris un court voyage au sein de sa congrégation. Le cercueil de cuivre dans lequel repose la Vénérable a d’abord été exposé dans la chapelle de la maison-mère, sur la rue Raymond, avant d’être déplacé dans la chapelle et dans l’infirmerie des Jardins d’Aurélie, la nouvelle demeure des Soeurs de Saint-Joseph.
Elles y résident depuis le mois de juin avec les Soeurs Adoratrices du Précieux-Sang, leur maison-mère ayant été achetée par le Groupe Robin.
« Nos Soeurs qui ne peuvent se déplacer étaient très contentes de pouvoir toucher son cercueil. Il y avait beaucoup d’émotions à ce moment-là. Élisabeth est comme le capitaine d’un navire, elle le quitte en dernier. Mais, ce n’est pas parce que nous quittons notre maison-mère que tout est fini. Nous allons poursuivre notre mission », témoigne la Soeur supérieure.
Sous l’imposant tombeau d’Élisabeth Bergeron, au mausolée, se trouve son cercueil original en bois datant de 1851, et par-dessus, le cercueil dans lequel reposent ses restes mortels depuis l’exhumation en 1968.
Béatification
Déclarée vénérable en 1996 par le pape Jean-Paul II, Élisabeth Bergeron pourrait être béatifiée, et ainsi obtenir le titre de Bienheureuse, si un miracle par la guérison lui était reconnu par Rome.
La Soeur Angèle Daneau, vice-postulatrice chargée du dossier d’Élisabeth Bergeron, reconnait que sur le millier de faveurs qu’elle a reçues jusqu’à maintenant, « il y a des guérisons, mais est-ce miraculeux? La médecine moderne est si évoluée qu’il devient difficile de départager les miracles des guérisons médicales ».
Bien au fait de la grande ouverture d’esprit du pape François, Soeur Daneau a choisi d’opter pour une autre forme d’intervention miraculeuse. « Élisabeth Bergeron, qui savait à peine lire et qui ne savait pas écrire, a fondé une communauté religieuse basée sur l’enseignement. Qu’est-ce que c’est cela, si ce n’est pas un miracle? », soutient-elle.
Sa requête a été transmise au père dominicain postulateur Vito Gomez, à Rome, mais la réponse se fait toujours attendre. « Vous savez, il ne répond pas souvent le postulateur », dit Soeur Daneau, avec un sourire espiègle.
Après la béatification, un second miracle par la guérison peut ouvrir la porte à une ultérieure canonisation.