18 décembre 2014 - 00:00
André H. Gagnon sous les projecteurs
Par: Martin Bourassa
André H. Gagnon quincailler, le goût du travail et l’amour du public. Voilà le titre de la biographie d’un homme entier, généreux et sensible. Travail et amour sont en effet deux mots qui collent à ce grand bâtisseur et philanthrope maskoutain et qui résument bien son oeuvre. Il a beaucoup travaillé pour faire prospérer l’entreprise familiale fondée par son père en janvier 1950 et a beaucoup aimé toute sa vie durant : aimer tendrement sa Lucie, ses enfants et ses petits-enfants; aimer sans ménagement et peut-être plus que tout autre Maskoutain la Ville de Saint-Hyacinthe et sa communauté. Nous avons profité de la sortie de sa biographie pour faire un brin de jasette avec Monsieur André H. Gagnon et le placer sous les projecteurs.

Ma première question ne sera pas tellement originale, mais c’est peut-être la plus importante : comment va la santé?

« Depuis trois mois, je suis au mieux de ma forme malgré mon cancer au niveau des os. J’expérimente un médicament qui semble vouloir stopper la montée du mal. Mes métastases n’ont pas progressé depuis un an alors je suis très motivé. Il faut dire que je vis avec le cancer (prostate) depuis 13 ans, alors ça m’énerve moins. »

Vous venez de publier votre biographie. C’est un livre somme toute positif et rempli d’espoir. Vous ne semblez pas avoir beaucoup de regrets dans la vie?

« Je suis un homme heureux et serein, satisfait de ce que j’ai fait et accompli quand je regarde le point de départ. J’aurais cependant aimé aller à l’école plus longtemps et être parfaitement bilingue pour pouvoir discuter plus en profondeur en anglais. Mais on ne peut pas avoir été à l’école jusqu’à 15 ans et avoir tout appris dans la vie. Mais avec le recul, il n’y a pas grand-chose que je ferais autrement. J’ai toujours gardé le cap et je n’ai jamais changé d’orientation professionnelle. »

Même si vous être reconnu pour votre franchise et ne ratez jamais une occasion pour commenter un dossier qui vous interpelle, il n’y a pas de critiques ou de règlements de comptes dans ce livre. C’était voulu?

« Au début, c’était un livre destiné à mes enfants et à mes petits-enfants, donc cela n’aurait pas été approprié. Et pour dire la vérité, je n’ai pas de comptes à régler avec personne et je préfère ignorer les personnes qui me plaisent moins. Il faut savoir que mes prises de position politiques au niveau municipal n’ont jamais été dirigées contre des personnes, mais contre des décisions qui à mon avis ne tenaient pas la route, dont l’octroi de primes de transition aux élus. Si vous voulez tout savoir, j’avais invité Claude Bernier à mon lancement, mais il n’a pu y être. »

Avec vos participations dans les Rona de Saint-Hyacinthe, Granby, Beloeil, Brossard et Saint-Bruno vous êtes aux premières loges pour prendre le pouls de l’économie. Comment se porte l’économie maskoutaine?

« L’économie en général va mal, mais je dirais qu’elle va un peu plus mal chez nous. La clé, c’est la perte de l’hôtel [des Seigneurs] et des congrès. Mon commerce ne vit pas des congrès directement, mais de ceux qui vivent de la venue de congressistes à Saint-Hyacinthe : des salariés et fournisseurs de ces établissements, des employés des commerces, des restaurants et des professionnels qui gravitent autour. L’impact de la fermeture a frappé bien du monde. Malheureusement, personne ne sait quand et comment on va pouvoir se relever de ça. »

Puisque vous avez toujours suivi de près l’actualité politique municipale, quel bilan faites-vous de la première année du maire de Saint-Hyacinthe Claude Corbeil?

« Il ne l’a pas eu facile. Il a dû faire son apprentissage dans un climat économique pas très favorable non plus. Mais je lui donne crédit pour sa vision régionale et sa volonté de faire bouger les choses. En ce qui concerne le dossier des horodateurs qui lui a valu son lot de critiques, je trouve qu’elles ont été exagérées. À mon sens, des frais de stationnement de 1 $ de l’heure ce n’est pas une catastrophe et la Ville a d’ailleurs corrigé le tir à la suite des commentaires en modifiant sa grille tarifaire et son plan de déploiement. C’est bon signe. »

Vous siégez encore à la Corporation de développement commercial (CDC), alors comment réagissez-vous au projet de regroupement entre la Cité de la biotechnologie, la CDC et Tourisme Saint-Hyacinthe tel que proposé par la Ville de Saint-Hyacinthe?

« À première vue, je trouve que l’idée a du bon sens. Cependant, il ne faudra pas asseoir trop de monde autour de la table du CA si l’on veut que ce soit efficace. Il ne faudra pas finir avec un CA de 25 personnes. Cela dit, je ne sais pas encore si je vais poursuivre mon implication dans la nouvelle structure. J’ai d’autres projets plus personnels pour la prochaine année. »

Justement que pouvons-nous vous souhaiter pour 2015?

« J’aimerais être capable de travailler encore un peu (rires) et prendre 10 semaines de vacances en compagnie de ma Lucie, si notre santé nous le permet bien entendu. Avec le temps, j’ai appris à m’amuser et à me récompenser. Donc je planifie quelques voyages et du bon temps en famille auprès des miens. »

Et que souhaitez-vous aux Maskoutains pour 2015?

« Pour le bien de ma ville et de ma province, je souhaite que l’on connaisse une fois pour toutes l’ampleur des coupes et des sacrifices qui nous attendent. Je suis tanné des mauvaises nouvelles qui sortent l’une après l’autre depuis un moment. J’ai hâte que les gens recommencent à rêver et à faire des projets. Vivement 2015! »

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