19 juin 2014 - 00:00
Dodge Challenger Shaker 2014
Nostalgie!
Par: Marc Bouchard

Je ne voudrais pas trahir mon âge, mais sachez que si je suis trop jeune pour avoir conduit le Dodge Challenger dans sa première mouture, je ne le suis pas pour l'avoir apprécié à l'époque. En fait, la version Shaker de ce Dodge Challenger était la star de ma collection de petites autos avec laquelle je passais des heures à jouer dans le carré de sable (où j'en ai d'ailleurs égaré quelques-unes à mon grand désespoir).

Imaginez donc ma joie en me retrouvant face à face avec la véritable version de ce Challenger Shaker, tout droit sorti de mes souvenirs d’enfance. Car il faut le rappeler, c’est en 1970 que le Shaker a fait sa dernière apparition sur nos routes. Moi, c’est au salon de Détroit que j’ai revu cette bête, et que j’attendais avec impatience mon tour de prendre le volant. Ce que j’ai fait au cours des derniers jours, dans une version totalement discrète d’un orange étincelant.

Qu’à cela ne tienne, le Dodge Challenger peut se permettre cette exubérance car même dans sa version moderne, il est le plus nostalgique et le plus « sixtys » des « muscle car » de nouvelle génération. Face aux Mustang et aux Camaro, il est celui qui a le mieux conservé sa silhouette originale et son allure sérieusement macho.

Juste assez puissant

Le Shaker, c’est en fait un Challenger R/T, qui, bien que puissant, n’est pas fait pour soutenir la comparaison contre des versions plus extrêmes comme la SRT. Il totalise 375 chevaux, cache, du moins en partie, sous le capot un V8 5,7 litres moins explosif que le 6,2, et est jumelé à une très agréable boîte de vitesses à 6 rapports équipée du non moins célèbre levier Pistol grip.

Conduire un Challenger, malgré le modernisme de la mécanique et la qualité de finition bien pensée, c’est un peu un retour en arrière. Mais un retour fort agréable. Les cadrans sont définitivement rétro, le volant donne l’impression de conduire un autobus et on ressent une sensation générale d’espace et de muscle comme seules les voitures des années 60 pouvaient nous en donner. En matière de style, le Challenger ne se démode pas. La silhouette est imposante et clairement tournée vers le passé. Quand on y ajoute la tête du moteur qui traverse le capot et qui vibre littéralement sous nos yeux à chaque accélération, on se retrouve au volant d’une véritable pièce d’anthologie. Bien sûr, les puristes pourront dire que le Challenger a une tenue de route plus aléatoire que ses rivaux, que les accélérations sont moins foudroyantes, que le transfert de poids se fait lourdement ressentir aussitôt que l’on insiste un peu dans les virages plus dynamiques. Tout cela est probablement vrai, mais à mes yeux, totalement sans importance. Il est vrai qu’on pourrait rajeunir un peu le look intérieur et probablement lui greffer des matériaux de meilleure qualité. Vrai aussi que le support des sièges est, pour le moins, aléatoire et pas toujours suffisant. Quand Chérie a vu le Challenger moderne pour la première fois, elle a haussé les sourcils d’indifférence. Puis elle a pris le volant, savouré la sonorité des différentes versions (elle a un faible pour le SRT, mais se contente très bien du Shaker), et a pu apprécier le simple frisson de rouler confortablement sur toutes les routes, uniquement pour le plaisir. Depuis cette date, chez nous, la bataille est ouverte : chaque fois qu’un Challenger entre dans notre cour, il faut se battre pour choisir notre horaire de conduite! Seul Fiston a son bémol. Plus grand que moi de quelques centimètres (en fait de plusieurs), il a été incapable de trouver une place confortable sur les sièges arrière, manquant cruellement d’espace pour les jambes. Espace repris dans le coffre arrière, littéralement caverneux, mais dont le seuil est un peu trop élevé pour être pratique! En fait, quand je prends le volant du Challenger Shaker, je n’ai qu’une seule envie : baisser ma fenêtre, augmenter le son de la radio (équipée d’un GPS en option comme il se doit) qui joue Paranoid de Black Sabbath à tue-tête, et rouler à 15 kilomètres à l’heure en face du Marché public, histoire de me faire remarquer.

Forces :

– Design nostalgique – Modèle Shaker – Espace intérieur

Faiblesses :

– Transfert de poids – Rayon de braquage – Tenue de route perfectible

Fiche technique :

Moteur : V8 5.7L HEMI Puissance (ch@tr/min) : 372 @ 5200 Couple (lb.pi@tr/min) : 400 @ 4400 Roues motrices : Arrière Transmission : Manuelle à 6 rapports Consommation : 14,1 l aux 100 km (ville)/ 7,8 l aux 100 km (route) Prix : tel qu’essayé, 53 400 $

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