23 octobre 2014 - 00:00
Bon pour votre portefeuille, pour votre santé et pour l’environnement
Par: Le Courrier

Nous avons ainsi conclu la dernière chronique : « Si vous voulez vivre vieux et en santé, diminuez la viande et privilégiez la moins transformée ».

Mais, au-delà de l’effet santé, il faut aussi savoir que l’activité humaine associée à la préparation de chaque kilo de viande affecte l’environnement. On mesure cet effet par l’empreinte environnementale. Ce paramètre combine plusieurs effets dont l’utilisation du territoire, de l’eau, de fertilisants et de pesticides, la production de gaz à effet de serre (GES), etc. Il tient aussi compte des effets dits « collatéraux ». Par exemple, l’utilisation du territoire englobe les pâturages et l’espace utilisé pour faire pousser les céréales dont se nourrit l’animal. Il en est ainsi pour l’eau avec laquelle on abreuve l’animal, on nettoie l’étable, on opère l’abattoir et on irrigue les champs où pousse la nourriture de l’animal.

Des dizaines d’études non partisanes ont récemment montré que l’empreinte environnementale associée à la production d’un kilo de boeuf (ou d’agneau) est beaucoup plus importante que celle associée à la production d’un kilo de porc ou de fromage, suivent le saumon d’élevage, la volaille et enfin les fruits et légumes. Par exemple, une diète végétarienne demande 2,9 fois moins d’eau, 2,5 fois moins d’énergie, 13 fois moins de fertilisant, 1,4 fois moins de pesticides et 4,5 fois moins de terres agricoles qu’une diète typique américaine. De plus, l’industrie mondiale de l’élevage produit 18 % des gaz à effet de serre, soit plus que l’industrie du transport dont la contribution est calculée à 13 %. En fait, pour un Nord-Américain moyen, diminuer sa consommation de viande est la façon la plus efficace de diminuer son empreinte environnementale. En termes simples, on dit que cesser de manger viandes et fromages pendant une semaine a le même effet sur la production de GES que de cesser d’utiliser sa voiture pendant 35 semaines. Enfin, sachant que la demande en viande devrait doubler entre 2010 et 2050, que les meilleures terres arables sont déjà utilisées, que près de 40 % des terres agricoles servent à la production animale, peut-on se permettre de continuer à consommer autant de viande? La réponse est simple : NON.

Alors, pourquoi ne pas commencer par diminuer sa consommation. On peut débuter par sauter une journée par semaine (adhérez aux « lundis sans viandes »), puis tenter d’atteindre un jour sans viande sur deux. On peut aussi diminuer ses portions : une règle simple dit qu’une portion de viande devrait entrer dans la paume de sa main et avoir moins d’un centimètre d’épaisseur. Sans compter qu’en diminuant la quantité, on peut privilégier la qualité soit de la viande provenant d’animaux qui ont été élevés dans des conditions qui tiennent compte du bien-être de l’animal, sans ajout d’hormone de croissance ni d’antibiotiques.

Pour une fois qu’une action est à la fois bonne pour votre santé, pour votre portefeuille et pour l’environnement, pourquoi ne pas en profiter?

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