Si la page blanche est facteur de tourmente pour les acteurs principaux des Maîtres du suspense, elle aura été inspirante pour le scénariste et réalisateur qui signe son second court métrage.

« La page blanche signifie que tout est possible quelque part », dit l’auteur à succès de polar interprété par Michel Côté dans une scène où il accorde une entrevue à une animatrice culturelle. Cette citation anodine quelques minutes après le commencement du film donnera cependant le coup d’envoi à l’intrigue principale et les rebondissements qui se succèderont.

Hubert Wolfe (Michel Côté), carbure au glamour et au succès que lui rapportent ses livres. Or, Wolfe n’a pas écrit une ligne depuis douze ans et il utilise les services d’un écrivain fantôme, Dany Cabana (Robin Aubert), un auteur prolifique, mais asocial. Obligé de répondre à une date de tombée serrée pour Wolfe qui subit les pressions de son éditeur (Paul Savoie), Cabana tombe à son tour en panne d’inspiration après le départ de sa femme. Il engage donc Quentin (Antoine Bertrand), l’éducateur en garderie de son fils, pour faire le travail à sa place.

Un revers de situation surviendra quand Quentin quitte subitement pour la Louisiane à la suite d’une histoire de coeur. Les trois hommes seront alors entraînés dans les bas-fonds des Bayous et confrontés à leurs propres démons.

Le synopsis ouvre la porte sur une multitude de possibilités. Comme la relation que vivent les trois hommes avec les femmes. L’un multiplie les conquêtes, le second opte pour la fidélité, tandis que le troisième est puceau. Sans oublier la critique faite envers le milieu littéraire et la pression qu’exercent les éditeurs sur les auteurs.

Entre le Québec et la Louisiane, Les maîtres du suspense présente une photographie moderne et sombre par moment, permettant une charge émotive supplémentaire. Le film est divertissant et la conclusion réussie.