13 février 2014 - 00:00
Débordement à Honoré-Mercier
Par: Martin Bourassa

Pour une fois, ce n’est pas l’urgence de l’Hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe qui déborde, mais bien l’administration du Centre de santé et des services sociaux Richelieu-Yamaska (CSSSRY).

Tant et si bien qu’il a été décidé de déménager la direction générale hors des murs de l’hôpital Honoré-Mercier et du pavillon Saint-Charles. Le but de l’opération est de faire plus de place aux équipes soignantes au sens large, c’est-à-dire à des services et professionnels qui donnent des soins directs à la population, ce qui n’est pas le cas des cadres et des gestionnaires du CSSSRY.L’objectif est louable, on en conviendra tous. Il est aussi intéressant de constater que notre centre de santé progresse et se développe dans la bonne direction. On aime mieux le savoir trop à l’étroit qu’en manque de ressources et d’effectifs.Gérer l’abondance n’est pas donné à toutes les organisations ces temps-ci et la direction générale assure qu’il est possible de gérer à distance sans qu’il y ait d’impact négatif au niveau des opérations courantes. On donne pour exemple le modèle déjà éclaté du CSSSRY avec ses établissements répartis aux quatre coins du territoire entre Acton Vale et Saint-Bruno. On a donc l’expérience de la gestion à distance.En même temps, ne dit-on pas que quand le chat n’est pas là les souris dansent?C’est le point le plus sensible avec ce déménagement à mon avis, soit de savoir que la direction générale n’aura plus aussi facilement accès au quotidien du centre hospitalier qui reste le coeur et le poumon du CSSSRY. Si les problèmes de salubrité et l’importance de l’éclosion de C. Difficile ont pu longtemps échapper au regard d’une direction générale qui avait les deux mains et les deux yeux dedans en 2006, il est permis de se demander quel aurait été le résultat à ce moment si la direction générale avait été localisée à cinq minutes de voiture. La gestion décentralisée a donc ses limites et j’espère que le conseil d’administration en a pris bonne note.Et pour ceux qui se demandent où atterriront les quelque 120 cadres touchés par ce déménagement forcé, je mettrais un petit 2 $ sur les Galeries St-Hyacinthe. Ils ne peuvent pas se passer de cette centaine de clients potentiels et ils ont les moins d’offrir un loyer hautement concurrentiel puisque leur tour de bureaux est déjà construite.Au jeu de l’appel d’offres et du plus bas soumissionnaire, les Galeries ont clairement une bonne longueur d’avance sur la concurrence. Dommage que notre bon gouvernement n’ait pas un peu plus de vision. Personnellement, j’aurais bien aimé que l’on envisage également la possibilité de déménager la direction du CSSSRY à l’intérieur de l’école secondaire Casavant et que l’on pousse les étudiants au Séminaire de Saint-Hyacinthe, dans les anciens locaux du Collège Antoine-Girouard.Cela aurait permis de régler plusieurs problèmes d’un seul coup, en plus d’assurer la pérennité du Séminaire. Mais Québec va plutôt opter pour la solution facile, qui consiste à louer des espaces à bureaux au secteur privé. Pour soigner nos finances publiques, pas sûr que ce soit le remède le plus efficace qui soit. Pas sûr pantoute.

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