19 juin 2014 - 00:00
Superficiel et biaisé
Par: Martin Bourassa

Rapport de RCGT sur le CLD

Superficiel et biaisé sont les deux mots qui me viennent à l’esprit pour résumer le rapport de la firme Raymond Chabot Grant Thornton sur l’utilisation que fait le CLD des fonds qui lui sont octroyés par la MRC.

Sans même se garder une petite gêne, les vérificateurs concluent « hors de tout doute raisonnable » que « les fonds octroyés (…) sont utilisés à bon escient par le CLD ». Ont-ils examiné la nature et la pertinence de toutes les dépenses, se sont-ils livrés à un examen juricomptable des livres du CLD et de ses sociétés apparentées? La réponse est non, du moins à la lecture du mandat reçu et d’après la méthodologie nébuleuse qui a été employée. Après cette conclusion inusitée, ils avouent tout de go qu’une « zone grise ne nous permet pas de conclure formellement que les fonds ont été dépensés uniquement par le CLD ». Méchante contradiction. Par qui cet argent aurait été dépensé et à quelles fins aurait-il servi, le rapport ne le précise pas, mais on suggère que cet argent a servi aux opérations de la Cité de la biotechnologie, un organisme apparenté au CLD.Les maires de la MRC seront sûrement heureux d’appendre que la subvention versée annuellement pour financer les activités du CLD servait aussi par la bande à développer le parc technologique de la Ville de Saint-Hyacinthe. En résumé, ces maires ne veulent pas contribuer aux opérations du centre des arts régional, mais ils contribuaient à la Cité de la biotechnologie de façon détournée depuis 10 ans par le biais du CLD!Pour mener cet exercice de vérification, les experts de RCGT disent également avoir examiné les états financiers de la Cité, une société qui se prétend privée. Nous aimerions savoir par quel tour de magie ils ont pu obtenir ces documents que la Cité refuse pourtant obstinément de remettre au COURRIER depuis deux ans.Nous suffirait-il d’en faire la demande à la MRC? C’est du moins ce que suggère cette vérification. Malgré ses faiblesses et le fait qu’il contient relativement peu d’éléments nouveaux, ce rapport confirme toutefois nombre d’impressions au sujet du CLD. À savoir que l’ancien directeur général du CLD en menait large (trop?) et qu’il avait peu de comptes à rendre au conseil d’administration au niveau de la gestion des affaires du CLD, évoluant avec un encadrement limité. Le c.a. se voit servir quelques rappels à l’ordre bien sentis dans ce rapport. RCGT met aussi en évidence certaines apparences de conflits d’intérêts au sein de l’ancienne administration, mais passe sous silence des cas beaucoup plus questionnables. Nous sommes d’avis que RCGT aurait été avisé de préciser qu’il se trouve aussi à être le vérificateur externe de la Cité de la biotechnologie. Ce qui explique peut-être la facilité avec laquelle RCGT a pu mettre la main sur les états financiers de la Cité. L’omniprésence de RCGT dans ce portrait jette donc un discrédit inutile sur ce rapport. Quand on donne des leçons de conflits d’intérêts, encore faudrait-il se placer soi-même à l’abri de tout soupçon.

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