Même si Réal Lafleur savait depuis un moment que le centre communautaire de Douville ne porterait pas la dénomination René-Lafleur, c’est la lecture de l’édition de janvier du document d’information municipal Au Coeur du Maskoutain qui l’a fait bondir.
« J’ai sauté au plafond quand j’ai lu le Au Coeur du Maskoutain. Le comité de toponymie se vante de rendre hommage à ses bâtisseurs, comme C.A. Gauvin, dont la vocation est passée de patinoire à centre sportif, mais pour mon père, rien. On ne remet pas son nom sur le nouveau bâtiment », déplore M. Lafleur, joint au téléphone par LE COURRIER.
Il rappelle que son patriarche, en plus d’avoir mis sur pied l’organisation sportive dans le quartier Douville, est aussi le fondateur du tournoi de baseball moustique de Saint-Hyacinthe. Même le président du groupe Sportscene et de la Cage aux sports, Jean Bédard, s’est fait les dents dans le domaine sportif sous la direction de René Lafleur.
« Je ne veux pas qu’on l’oublie, avec toute l’ardeur qu’il a investie dans les loisirs. Il est décédé en 2003 et on célèbre son 10e anniversaire en l’oubliant », regrette Réal Lafleur.
C’est la construction d’un centre communautaire neuf à Douville, un projet complété il y a environ un an, qui a entraîné la démolition de l’ancien centre de loisirs du quartier et par le fait même, du pavillon René-Lafleur.
Parc René-Lafleur
D’après le conseiller municipal et directeur des Loisirs Douville, André Beauregard, c’est en raison d’un refus de la part de la commission de toponymie du Québec que le nouveau centre communautaire ne porte pas le nom de René-Lafleur.
« Nous avions soumis le nom de centre communautaire Douville-René-Lafleur, ce qui avait été accepté par le comité de toponymie de Saint-Hyacinthe, mais refusé par la Commission de toponymie du Québec, car on ne peut pas mettre deux personnalités sur un même bâtiment. Nous devions choisir », explique celui qui a repris le flambeau de René Lafleur en 1993.
Devant l’obligation de trancher, le conseil d’administration des Loisirs Douville a opté pour la dénomination centre communautaire Douville et a choisi de donner le nom de René Lafleur au parc de loisirs adjacent.
« La décision ne fut pas unanime au sein du conseil, mais je crois que de nommer le parc en l’honneur de M. Lafleur est plus significatif qu’une salle, par exemple, sachant à quel point il a contribué à son développement. C’est une belle reconnaissance, mais je peux comprendre que ça ne fait pasl’affaire de la famille », reconnait M. Beauregard.
D’un point de vue pratique, il soutient que la dénomination centre communautaire Douville, plutôt que René-Lafleur, permettait davantage aux citoyens de situer le pavillon.
Adoptée lors du conseil municipal du 15 septembre 2014, l’appellation du parc René-Lafleur devrait être inaugurée l’automne prochain, une fois les aménagements extérieurs terminés.