Vérifications faites auprès de quelques carrossiers, les automobilistes maskoutains semblent s’être adaptés assez bien à ces nouvelles conditions routières dans les quartiers, malgré la grogne qu’elles ont pu provoquer à certains moments. La quantité de pare-chocs brisés et de tôles froissées ne semble pas plus importante cet hiver que par le passé.
« S’il y a eu une augmentation (du nombre de réparations)? Je vous dirais que non. C’est comparable à l’hiverdernier, qui a été très froid aussi. On a eu beaucoup de pare-chocs brisés, mais je m’attendais à plus que ça. Maintenant, si vous me demandez ce que je pense des rues et des trottoirs à Saint-Hyacinthe, je vous répondrai : bien ordinaires! », a commenté Martin Boisjoly, directeur Carrosserie chez R. Lamoureux Débosselage, de la rue Brunette Est.
Chez Carrosserie 2000, de l’avenue Saint-Louis, le propriétaire, Robin Morissette, pensait également que la nouvelle politique de déneigement de la Ville – un virage écologique qui lui permet aussi d’économiser – allait se répercuter positivement sur l’achalandage au garage. Mais cela ne s’est pas produit. « J’en ai parlé avec notre estimateur, mais il m’a rapporté qu’un seul cas d’accident dans une rue non déglacée, et il voit une vingtaine de voitures par semaine. Je suis resté surpris. Cet hiver, le nombre de dossiers est similaire à celui de l’année dernière », a expliqué M. Morissette.
Chez Carstar Saint-Hyacinthe, de l’avenue Després, Jeff Lussier certifie qu’aucun client malchanceux n’a imputé sa mésaventure à une rue résidentielle non déglacée. « On aurait pu souhaiter le contraire, mais nous n’avons tiré aucun bénéfice direct ou indirect de la décision de la Ville. Je dirais que c’est à cause des améliorations apportées aux pneus d’hiver : ça a réduit les distances de freinage. Le nombre de réclamations aux assureurs est d’ailleurs en baisse au Québec », a-t-il signalé.
LE COURRIER a toutefois obtenu un son de cloche différent chez Carrosserie Yamaska, de l’avenue Vanier. Son propriétaire, Yvon Bousquet, croit que la décision de la Ville de cesser l’épandage des fondants et d’abrasifs dans les secteurs résidentiels lui a apporté quelques clients additionnels. « Je pense qu’il y en a plus, oui, mais on en a eu pas mal l’hiver passé aussi, où il y a eu beaucoup de grands froids comme cette année. Ça rend les pare-chocs plus cassants. On a eu beaucoup de devants à réparer, des côtés aussi, des réservoirs de lave-glace à remplacer. On fait bien des blagues avec ça (la politique de la Ville), mais ce n’est pas moi qui vais aller leur dire de recommencer à saler les rues! », a confié M. Bousquet en riant.
Du côté de la Sûreté du Québec, on ne rapporte pas un nombre anormalement élevé de rapports d’accidents pour la ville de Saint-Hyacinthe, et rien qui pourrait être attribué à un changement dans la façon d’entretenir certaines rues en ville. « J’ai vérifié auprès des agents, et ils n’ont rien remarqué de particulier. C’est un hiver très froid avec des précipitations, et sans doute que les automobilistes adaptent leur conduite à ces conditions-là », a indiqué Ingrid Asselin, porte-parole de la SQ pour la Montérégie.