« Sauvons la E.T. Corset! », tel est le cri du coeur que l’organisme lance sur sa page Web, en préambule d’un long article illustré qui traite de la E.T. Corset. Il s’agit d’une initiative du directeur général du Centre, Luc Cordeau, que son conseil d’administration appuie totalement. « C’est lui qui s’occupe du dossier », a indiqué la présidente du Centre d’histoire, lorsque jointe par LE COURRIER au sujet d’E.T. Corset.
Dans son texte, Luc Cordeau multiplie les arguments en faveur de la conservation de la E.T. Corset, de son vrai nom la Eastern Township Corset, construite à la fin du XIXe siècle à l’angle des rues Laframboise et Delorme, dans le quartier Sacré-Coeur. « La destruction de cette bâtisse qui a levé de terre en 1892 serait une perte énorme pour le patrimoine industriel de notre ville, car elle demeure aujourd’hui le plus ancien vestige industriel encore debout à Saint-Hyacinthe », prévient-il.
« Il y a sûrement en cette ville un promoteur qui serait intéressé à acquérir l’ancienne E.T. Corset afin de la convertir en immeuble à logements ou à condos, comme l’ancienne Yamaska Shirt (angle Laframboise et Delorme) ou encore la Canadian US Knitting située sur la rue Morison, qui sont des exemples de réussite. Tout en y redonnant son cachet d’antan, une belle restauration serait un bon investissement pour le promoteur intéressé et pour l’ensemble de la population maskoutaine. Allons, sauvons la E.T. Corset et notre ville sera davantage belle et attirante », poursuit M. Cordeau.
Siégeant au conseil d’administration du Centre d’histoire à titre de trésorier, le conseiller du district Sacré-Coeur, David Bousquet, considère cette intervention tout à fait à propos. « Tout le monde est au courant de l’initiative de Luc. C’est le rôle du Centre d’histoire de veiller à la protection du patrimoine, à la protection de nos valeurs; il a un rôle éducatif à jouer. Oui, sauvons la E.T. Corset, comme sauvons le patrimoine en général. S’il y a une possibilité de restaurer ce bâtiment, mettons les efforts nécessaires pour le faire », a-t-il commenté.
Selon lui, c’est une analyse bâclée qui a été faite de la demande de permis de démolition qui a été présentée dans ce dossier par le promoteur Stéphane Arès. « Le comité de démolition a dormi au gaz. C’est précipité comme décision », tranche-t-il, blâmant par le fait même ses collègues Sylvie Adam, Jacques Denis et Bernard Barré.
Agissant comme substitut au comité de démolition, c’est M. Barré qui a participé à l’étude de la demande concernant E.T. Corset, en l’absence de Nicole Dion-Audette.
David Bousquet se dit également déçu des recommandations formulées par la firme ABCP, de Québec (contrat de 51 623 $) pour l’élaboration du programme d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) visant les emplacements Goodyear et E.T. Corset. « C’est là que ça a dérapé. Je m’attendais à des orientations plus claires, mais le résultat n’est pas si clair que ça. Si tout est rasé, le PIIA n’a plus sa raison d’être », estime-t-il.
Les citoyens ont jusqu’au 8 avril pour interjeter appel de la décision du comité de démolition devant le conseil municipal. Si on en juge par la pétition en ligne qui a été lancée dans ce dossier, tout le conseil sera appelé à décider du sort qui attend la E.T. Corset. Les pétitionnaires demandent aux élus de refuser la démolition et d’évaluer toutes les possibilités de sauvegarder la E.T. Corset. Fondée à Sherbrooke en 1880, l’entreprise est devenue la plus grande fabrique de corsets au pays après son implantation à Saint-Hyacinthe.
Rappelons que le conseil, dans l’attente d’une conclusion dans le dossier E.T. Corset, a momentanément stoppé la procédure visant diverses modifications au règlement de zonage à l’égard du même emplacement.