7 mai 2015 - 00:00
Cégep de Saint-Hyacinthe
La grève illégale des profs force la levée des cours
Par: Jennifer Blanchette | Initiative de journalisme local | Le Courrier
Plus d’une centaine de profs ont fait la grève sociale le 1er mai pour dénoncer les mesures ­d’austérité du gouvernement. Photo courtoisie

Plus d’une centaine de profs ont fait la grève sociale le 1er mai pour dénoncer les mesures ­d’austérité du gouvernement. Photo courtoisie

Plus d’une centaine de profs ont fait la grève sociale le 1er mai pour dénoncer les mesures ­d’austérité du gouvernement. Photo courtoisie

Plus d’une centaine de profs ont fait la grève sociale le 1er mai pour dénoncer les mesures ­d’austérité du gouvernement. Photo courtoisie

En plus de défier la décision de la ­Commission des relations de travail (CRT), la grève des enseignants tenue vendredi a forcé l’annulation des cours pour la journée au Cégep de Saint-Hyacinthe.

Environ 150 membres du Syndicat des professeurs du Cégep de Saint-­Hyacinthe, affilié à la CSN, ont manifesté le 1er mai afin de dénoncer les compressions­­ ­imposées par le gouvernement, se ­joignant ainsi au mouvement national en cette journée de fête des Travailleurs.

Dès 7 h, les syndiqués ont bloqué ­l’accès au Cégep, pour finalement étendre le piquetage à l’ensemble de la journée. « Oui, c’était prévu pour la ­journée. Nous avons bloqué les entrées jusqu’à ce que le Cégep confirme ­l’annulation des cours, a admis le ­président du Syndicat, Marc-André Brière, bien que par communiqué, ­l’instance avait annoncé un piquet de grève seulement pour la première heure.

Bien que ses membres soient sans convention collective depuis le 31 mars, M. Brière a assuré que ce débrayage n’était pas en lien avec la négociation du contrat de travail.

« Nous voulions envoyer un message au gouvernement pour indiquer que nous ne sommes pas d’accord avec l’ensemble des mesures d’austérité. En éducation, nous serons encore une fois touchés par des coupures. Au Québec, nous avons des acquis et nous y tenons », a-t-il déclaré en entrevue au COURRIER.

La veille de la grève, la CRT avait ordonné aux professeurs de rentrer au travail vendredi, sous peine de recevoir des amendes pouvant atteindre des milliers de dollars.

Les commissaires de la CRT ont ainsi donné raison au Comité patronal de­ ­négociation des collèges, qui soutenait que la grève était illégale parce qu’elle ­violait la convention collective et le Code du travail.

Lors de l’assemblée générale du 22 avril, soit avant la décision de la CRT, les professeurs avaient majoritairement voté en faveur d’un mandat de grève ­sociale.

La direction du Cégep de Saint-­Hyacinthe ne sait pas de quelle façon sera reprise cette journée de cours. Il n’y a pas encore eu de discussion entre les parties.

« Le Syndicat nous avait assuré qu’à ­partir de 8 h, les activités pourraient ­reprendre, ce qui n’a pas été le cas. Nous avons demandé à plusieurs reprises si le personnel pouvait entrer et la réponse a toujours été négative. Nous ne pouvons pas être solidaires d’une grève déclarée illégale », a commenté la directrice des communications du Cégep, Véronique Blain.

Les activités d’enseignement n’ont pas été perturbées sur les campus aux ­Galeries St-Hyacinthe et à Beloeil.

Occupe toute

Une poignée d’étudiants du Cégep de Saint-Hyacinthe ont érigé, lundi matin, un campement à proximité de l’entrée principale de l’établissement afin de ­dénoncer les restrictions budgétaires de Québec.

Ce mouvement « Occupe toute », ­déployé dans d’autres Cégeps de la ­province, « revendique le droit au partage du lieu public » et espère « sensibiliser les autres étudiants au fait qu’ils peuvent prendre part au mouvement social, car tout le monde est touché par les coupures », a affirmé François Lespinasse, étudiant et membre du comité de mobilisation du Cégep de Saint-Hyacinthe.

Les manifestants souhaitent pouvoir dormir sur place toute la semaine, mais reconnaissent que la direction de ­l’établissement pourrait exiger leur ­départ. « L’administration [du Cégep] est en délibération afin de savoir ce qu’elle fera. Dans tous les cas, nous ­voulons que nos actions demeurent pacifiques et ­respectueuses », a souligné M. Lespinasse.

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