« Je suis surtout déçu, mais plus ou moins surpris, car l’ancien ministre de l’Éducation avait déjà annoncé que le sort des élections était lié au taux de participation. Ce qui est certain, c’est qu’on n’a pas donné la chance à la démocratie scolaire », a déploré M. Flibotte, en entrevue avec LE COURRIER.
À la mi-avril, François Blais a déclaré qu’il abolissait les élections scolaires pour les remplacer par une nouvelle instance de gouvernance locale où siègeraient possiblement des personnes désignées. Celles-ci pourraient être des représentants du milieu scolaire, des municipalités et des parents.
« Il faut se poser la question : est-ce qu’on va laisser l’équivalent de 2 milliards de dollars, 22 % du budget de l’Éducation, dans les mains de personnes dont je ne remets pas en question la qualité, mais dont le pouvoir démocratique est si faible? », avait demandé le ministre.
Richard Flibotte n’a pas nié que le taux de participation aux élections scolaires de novembre a été famélique – à peine 7 % -, mais il a soutenu qu’un jumelage des élections scolaires aux élections municipales aurait permis de régler le problème du nombre d’électeurs.
« Est-ce que des gens désignés seront plus légitimes que les commissaires? Sans doute pas, voire même moins puisqu’ils seront nommés par le ministre », a soulevé le président de la CSSH et vice-président de la Fédération des commissions scolaires du Québec.
Il a rappelé que ses collègues et lui étaient de fervents défenseurs de l’éducation et qu’il espérait que les futurs représentants sauraient prendre des décisions qui dépasseront la simple logique comptable.
« Nous avons vécu des vagues de baisses démographiques sur le territoire et il aurait été facile de fermer les petites écoles pour réduire les dépenses, mais nous avons plutôt fait le pari que nous passerions à travers les compressions et la réalité démographique, même si ce n’était pas toujours des décisions faciles à prendre », a soutenu M. Flibotte.
Le ministre Blais devrait déposer un projet de loi d’ici l’été 2016 confirmant l’abolition des postes électifs ainsi que la fusion des commissions scolaires, laissant dans l’incertitude les commissaires quant à la durée de leur mandat.
« Le gouvernement compte sur nous pour faire la job de bras, les compressions et la fusion, pour ensuite nous remercier. C’est aberrant », s’est désolé Richard Flibotte.
Le président a confirmé avoir eu des échanges avec son homologue de Sorel-Tracy, dont la fusion avec Saint-Hyacinthe avait été annoncée cet automne.
« Nous sommes toujours en attente, mais les gens sont confiants que la structure qu’ils mettront en place ensemble sera une plus-value pour le système d’éducation. »