18 juin 2015 - 00:00
Révélation du COURRIER
Le maire Corbeil réplique
Par: Benoit Lapierre
Le maire Claude Corbeil a parlé de ses liens de parenté avec Gilles Lépine comme d’un faux scandale. Photothèque | Le Courrier ©

Le maire Claude Corbeil a parlé de ses liens de parenté avec Gilles Lépine comme d’un faux scandale. Photothèque | Le Courrier ©

Le maire Claude Corbeil a parlé de ses liens de parenté avec Gilles Lépine comme d’un faux scandale. Photothèque | Le Courrier ©

Le maire Claude Corbeil a parlé de ses liens de parenté avec Gilles Lépine comme d’un faux scandale. Photothèque | Le Courrier ©

Le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil, n'a pas du tout apprécié que LE COURRIER révèle en première page son lien de parenté avec le promoteur Gilles Lépine, de Bellus développement immobilier, une firme très intéressée par le site des anciennes usines E.T. Corset et Goodyear.

Disant vouloir « mettre les pendules à l’heure », il est revenu sur cette histoire au début de la séance du conseil de lundi en faisant lecture d’une déclaration. Il a laissé entendre que le journal – qu’il n’a pas nommé – avait fait tout un plat d’un sujet dénué d’intérêt.

« Alors que la Ville de Saint-Hyacinthe rayonne de plus en plus à travers le Québec grâce à son sens de l’innovation, il est malheureux que des manchettes infondées et vexatoires viennent ternir sa réputation. Nous voulons attirer à Saint-Hyacinthe de nouveaux résidents, de nouveaux travailleurs, de nouveaux étudiants et de nouveaux investisseurs. Ce n’est pas en inventant de faux scandales qu’on va y arriver », a-t-il lancé.

Le maire Corbeil avait confirmé que Gilles Lépine était son oncle par alliance – il est le conjoint de sa tante, la sœur de sa mère – lorsqu’interrogé par LE COURRIER dans l’après-midi du 1er juin. ll avait mis ses conseillers au courant de la situation quelques instants plus tard, durant le caucus qui a précédé la séance publique du conseil tenue le même jour.

Lundi, le maire Corbeil a expliqué que dès qu’il avait su que son oncle Lépine avait des intérêts financiers dans un projet auquel la Ville était mêlée, il en avait avisé l’administration municipale. Après analyse, les services juridiques avaient conclu que, comme il s’agissait d’un « parent éloigné » et que lui-même n’avait aucun intérêt financier dans le dossier, il ne pouvait enfreindre la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités. « Ma situation est également conforme au code d’éthique et de déontologie des élus de notre ville. Dans ce contexte, je n’ai jamais été placé en situation de conflit d’intérêts. Je n’ai donc jamais rien eu à cacher ou à diffuser publiquement dans ce dossier », a-t-il affirmé.

Après la séance du conseil, le maire Corbeil n’a pu préciser à quel moment Gilles Lépine président de Bellus Développement immobilier, était entré dans ce dossier d’urbanisme. « Mais il y a plusieurs mois de ça », a-t-il répondu.

Présente au point de presse, la directrice générale adjointe, Chantal Frigon, a indiqué que des représentants de Bellus, dont M. Lépine, accompagnaient le promoteur Stéphane Arès lors du dépôt de l’étude préliminaire de reconversion de l’ancien site industriel en une zone résidentielle haute densité. « Je crois que c’était plus vers la fin de 2014 », a-t-elle mentionné.

Le dossier a donc cheminé durant plus de cinq mois sans que les conseillers municipaux connaissent l’existence d’un lien familial entre le maire Corbeil et Gilles Lépine, le président de Bellus Développement immobilier.

Le 1er juin, lorsque questionné par LE COURRIER à ce sujet, le maire Corbeil avait répondu que ce lien l’obligeait à se tenir loin du dossier. De toute évidence, il a modifié sa position là-dessus. « Pour moi, le sujet est clos, » a-t-il conclu.

Bellus a déposé une offre d’achat conditionnelle pour l’emplacement convoité, offre qui a été acceptée par les propriétaires du site, Stéphane Arès et la firme Bertrand Mathieu. Mais avant toute chose, le conseil municipal doit déterminer s’il acquiesce à la demande de permis de démolition que Stéphane Arès a présenté pour la E.T. Corset.

Datant de 1892, cette ancienne manufacture est la plus vieille composante du patrimoine industriel de Saint-Hyacinthe.

Les élus sont en attente des résultats d’une étude que la Ville a commandée à la firme d’experts Beaupré Michaud, de Montréal, sur les qualités architecturales du bâtiment et son état général. Mme Frigon a annoncé que les conclusions de cette étude seraient présentées aux élus le 22 juin, en séance plénière.

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