C’est la question qui se pose au terme d’une première consultation concernant les changements à la réglementation d’urbanisme qui sont demandés par le promoteur, la firme Bellus Développement, dont le président, Gilles Lépine, est l’oncle par alliance du maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil.
Après l’adoption du second projet de règlement visant à permettre la construction, sur cet emplacement, d’au moins 118 logements répartis dans huit bâtiments de trois à cinq étages, 13 citoyens d’une zone contiguë à celle concernée ont présenté une demande d’approbation référendaire du règlement en question. Comme 12 requérants suffisaient pour que la requête soit acceptée, ce résultat force le conseil municipal à passer à la deuxième étape du processus, appelée la « procédure d’enregistrement » du règlement. Un registre sera ouvert à l’hôtel de ville le 2 septembre, entre 9 h et 19 h, à l’intention des personnes habiles à voter dans la zone concernée 4130-H-24, de même que ceux de la zone contiguë 4137-H-12, d’où émanait la demande initiale d’approbation référendaire. Cette zone correspond au quadrilatère bordé des rues Laframboise, Morison, Lamothe et Delorme.
Si, ce jour-là, au moins 24 citoyens concernés, sur une possibilité de 132, se rendent à l’hôtel de ville pour signer le registre, le conseil sera forcé de passer à la troisième et dernière étape, celle du référendum de secteur sur le projet de règlement.
Les élus en ont adopté la version officielle cette semaine, au cours d’une courte séance extraordinaire qui a eu lieu lundi, en fin d’après-midi. L’adoption du règlement a été proposée par le conseiller du district Sacré-Coeur, David Bousquet, lequel, paradoxalement, est aussi le représentant du conseil au comité consultatif local en patrimoine.
Évidemment, il n’ignore pas que l’entrée en vigueur du règlement pour le projet Bellus signifierait la disparition rapide de la E.T. Corset, car plus rien n’empêcherait alors l’émission du permis de démolition qui a été demandé pour la destruction du plus vieux monument de ce qui reste du patrimoine industriel de Saint-Hyacinthe.
Dans le cas de la E.T. Corset, le permis de démolir a été demandé le 23 février par Stéphane Arès et Fernand Mathieu, les propriétaires de l’emplacement convoité par Bellus. Le comité de démolition avait rendu une décision favorable le 9 mars, après quoi des citoyens en avaient appelé de ce verdict auprès du conseil municipal. Après avoir entendu l’appel en audience publique le 27 avril, les élus ont décidé, le 29 juin, de maintenir la décision déjà prise par le comité de démolition d’accorder le permis, après l’entrée en force des modifications réglementaires requises par Bellus. Seule la conseillère Brigitte Sansoucy s’était opposée à cette décision, estimant qu’avec la E.T. Corset, la Ville envoyait un bien mauvais message aux acquéreurs de bâtiments patrimoniaux peu soucieux de leur conservation.