8 octobre 2015 - 00:00
Circulation à Saint-Hyacinthe
14 mois sans pont Bouchard
Par: Benoit Lapierre
14 mois sans pont Bouchard

14 mois sans pont Bouchard

14 mois sans pont Bouchard

14 mois sans pont Bouchard

Le pont Bouchard est maintenant complètement fermé à la circulation automobile, et il s’écoulera 14 mois avant l’ouverture du pont tout neuf qui le remplacera. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le pont Bouchard est maintenant complètement fermé à la circulation automobile, et il s’écoulera 14 mois avant l’ouverture du pont tout neuf qui le remplacera. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Les Maskoutains se préparaient psychologiquement à vivre sans pont Bouchard en 2016, mais ils ne s'attendaient pas à ce que sa fermeture survienne maintenant, cinq mois avant le début des travaux de démolition-reconstruction.

La mauvaise nouvelle est tombée la semaine dernière, quelques heures avant que le pont soit interdit à toute circulation. Les automobilistes devront prendre leur mal en patience : au moins 14 mois vont s’écouler avant l’inauguration de la nouvelle structure, ­prévue pour décembre 2016, si tout va bien.

« Hier, quand j’ai appris ça, J’ai été assommé. Qu’avez-vous fait? Vous l’avez brisé? », a lancé le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil, en accueillant le représentant du ministère des Transports du Québec (MTQ) à la conférence de presse d’urgence, vendredi matin, à l’hôtel de ville.

M. Corbeil faisait allusion à toutes les ­interventions faites sur le pont Bouchard depuis le 30 avril, au moment où le MTQ, par mesure de précaution, avait décidé d’en ­interdire l’accès aux véhicules de cinq tonnes et plus jusqu’à nouvel ordre. Tout le monde gardait espoir que la capacité ­portante du pont puisse être augmentée en attendant sa reconstruction, et c’est ce que le MTQ devait déterminer à la suite d’expertises menées durant l’été.

Poutre détériorée

Le directeur territorial du MTQ pour l’est de la Montérégie, Daniel Daunais, a indiqué que, de fait, des travaux de consolidation étaient en cours sur le pont lorsque les ­ingénieurs en ont recommandé la fermeture immédiate, par mesure de sécurité.

« En retirant une plaque d’acier qui avaient été installées en 2011, on a constaté que des dommages qui n’étaient pas apparents avaient progressé. Des mesures devaient être prises rapidement, pour la sécurité des gens », a indiqué M. Daunais.

Il a précisé que la plaque d’acier en ­question était une longue pièce posée ­verticalement sur l’une des deux poutres maitresses en béton ; c’est cette poutre qui a été jugée trop détériorée pour que le pont soit gardé ouvert. Toutefois, piétons et ­cyclistes ­pourront continuer d’y circuler sans danger, a annoncé M. Daunais. « La structure ­demeure stable et peut supporter son propre poids, » a-t-il souligné.

Il a précisé qu’en ce qui a trait à la ­reconstruction, l’échéancier demeurait le même, c’est-à-dire que le Ministère allait ­lancer l’appel d’offres aux entrepreneurs ­généraux le plus rapidement possible, en prévision d’un début de chantier vers la fin de février.

Il s’agit d’un projet dont le coût devrait se situer entre 15 et 20 millions $ qui pourrait être complété en neuf mois, selon ce qui avait déjà été prévu. M. Daunais a mentionné que les travaux de cette ampleur s’étirent habituellement sur deux ans.

Interrogé sur la fréquence des inspections au pont Bouchard, le représentant du MTQ a laissé entendre qu’il avait fait l’objet de la même attention que celle accordée aux autres ponts, avec des inspections générales aux trois ans et des inspections annuelles permettant de suivre la progression de sa détérioration. C’est donc dire que le ­Ministère a opté il y a longtemps pour une reconstruction complète en fin de vie utile, plutôt que pour des réparations qui auraient permis de le conserver en bon état au fil du temps.

Jeudi dernier, dès que la Ville a su, vers ­16 h, que la fermeture du pont était imminente, elle en a avisé immédiatement l’ensemble de ses partenaires, dont la commission ­scolaire et les autres services publics, pour qu’ils puissent s’y préparer au mieux.

Un plan de détour par les autres ponts a aussi été élaboré sur le champ, et le nécessaire a été fait pour que des panneaux de ­signalisation annonçant la fermeture du pont Bouchard soient installés à des points stratégiques le soir même. Depuis vendredi dernier, des signaleurs assurent la fluidité de la circulation aux principaux ­carrefours durant la journée, et il en sera ainsi jusqu’à la fin des travaux de reconstruction. Cette mesure engendrera une dépense importante que la Ville devra sans doute ­partager avec le gouvernement. Cette ­question fera faire l’objet de discussions avec le MTQ, a indiqué le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau.

La bonne nouvelle dans tout cela, c’est que les travaux d’infrastructures du boulevard Laurier Ouest seront complètement ­terminés ce vendredi, a annoncé la Ville.

Un 5e pont?

Le chantier du pont Bouchard va donc s’ajouter aux épisodes douloureux que les automobilistes ont vécu à Saint-Hyacinthe ces dernières années, et notamment au cours du dernier été. Toutes ces expériences incitent les autorités municipales à envisager la construction d’un cinquième pont pour traverser la Yamaska, ce qui en ferait six avec celui de l’autoroute 20, qui sera fort utile au cours des prochains mois.

Le directeur du Service des Travaux ­publics, Yvan De Lachevrotière, a confirmé au COURRIER qu’un tel projet était d’ores et déjà à l’étude à la Ville. « Nous venons de ­soumettre un rapport au conseil à ce sujet », a-t-il révélé. Il a précisé que ce cinquième pont pourrait enjamber la rivière à la ­hauteur du golf de Saint-Hyacinthe, ce qui le placerait sans doute dans l’axe de la rue Boulée pour relier le boulevard Laurier Ouest à la rue Saint-Pierre Ouest.

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