Il s’agissait d’un don symbolique, bien sûr, puisque cet argent se trouve déjà dans les coffres de la municipalité. Ce montant de 55 000 $ représente ce que la Ville perçoit annuellement à l’aide de la taxe compensatoire qu’elle impose à certains organismes sans but lucratif (OSBL). Ce sont ceux qui possèdent un immeuble à Saint-Hyacinthe, mais qui sont exemptés de la taxe foncière en vertu d’une reconnaissance obtenue de la Commission municipale du Québec.
Pour la CDC, c’était une façon originale de revenir à la charge afin d’obtenir l’élimination totale de cette taxe compensatoire que les Villes ont le pouvoir de créer par règlement.
Visiblement, les membres du conseil n’ont pas apprécié cette présentation, eux qui ont déjà consenti, pour 2016, à une réduction de 50 % du taux d’imposition de cette taxe compensatoire pour services municipaux rendus, lequel doit passer de 60 à 30 cents par tranche de 100 $ d’évaluation.
Le maire Claude Corbeil a dit déplorer que la CDC établisse un parallèle entre le dossier de la taxe compensatoire et le projet du centre des congrès, qui est d’une importance capitale pour l’économie de Saint-Hyacinthe, a-t-il martelé. « Ça me choque », a-t-il lancé à la directrice générale de la CDC, Chantal Goulet, après son intervention. Elle avait pris la parole pendant qu’un « monsieur Monopoly » présentait le chèque au conseil, dans une mise en scène illustrant les tractations entre la Ville et Les Centres d’achats Beauward. Le maire Corbeil n’a pas aimé non plus cette allusion au marchandage qui est à la base du célèbre jeu de société.
Les conseillers Alain Leclerc et Bernard Barré en ont rajouté, le premier pour signaler, entre autres, que la Ville distribuait annuellement 214 909 $ de diverses façons à l’ensemble des OSBL du territoire. « J’ai étudié le dossier et moi aussi, j’y ai trouvé des iniquités, mais elles ne vont pas dans le même sens que celles de Mme Goulet », a-t-il commenté.
Bernard Barré, lui, a d’abord affirmé qu’il appuyait les organismes propriétaires dans leurs revendications et qu’il était heureux que le conseil leur ait accordé une réduction de 50 % de la taxe compensatoire pour l’an prochain. « Pour moi, ça a été une demi-victoire. Mais quand je vois Mme Goulet venir ici avec sa petite baboune, je sens que pour elle, c’est une demi-défaite », a-t-il lancé.
Lundi, la CDC avait d’abord tenu une conférence de presse en après-midi sur le site du futur centre des congrès, avec son chèque. Elle y avait aussi convié les élus, mais aucun d’entre eux n’était au rendez-vous.
« Nous savions que la Ville investissait 23 M$ de fonds publics dans la construction d’un centre des congrès, mais c’est avec stupéfaction que nous apprenions dans l’édition du journal Le Courrier du 27 août que la Ville avait conclu une entente en emphytéose avec les Centres d’achats Beauward. Pour M. Marc Bibeau, il s’agit sûrement d’une excellente affaire, mais pour l’ensemble des contribuables, il s’agit d’une sombre entente qui devrait soulever l’indignation collective », soutient la CDC dans le communiqué remis aux journalistes.