Constatant que la situation était « délicate », le directeur général de l’Office d’habitation municipale de Saint-Hyacinthe, Jean-Claude Ladouceur, a communiqué avec les autorités de la Société d’habitation du Québec la semaine dernière afin de clarifier certaines directives.
« La loi est claire. Pour s’inscrire à la liste d’attente pour une habitation à loyer modique (HLM), il faut être citoyen ou résident permanent canadien, résider sur le territoire depuis au moins 12 mois au cours des derniers 24 mois et avoir un revenu maximal annuel de 27 500 $. On ne peut pas recevoir de façon exceptionnelle les réfugiés », a tranché M. Ladouceur.
Il a précisé que sur le territoire maskoutain, on dénombrait 655 logements sociaux et 198 ménages en attente.
« Les immigrants ne passeront pas devant les ménages en attente. Il n’y a aucune subjectivité dans le traitement des demandes. Tout est informatisé », a précisé M. Ladouceur.
Même son de cloche du côté de l’aide financière de dernier recours.
D’après François Vincent, directeur des centres locaux d’emplois de Saint-Hyacinthe et d’Acton Vale, si le statut de réfugié est un statut recevable pour obtenir une prestation d’aide sociale, ce ne sont pas la majorité des immigrants qui ont recours à l’aide financière.
« La plupart vont venir à nos bureaux, mais pas seulement pour obtenir de l’aide sociale. Ils viennent pour se faire accompagner dans une démarche d’employabilité. Notre but est que la durée de leur prestation d’aide financière de dernier recours soit la plus courte possible », a expliqué M. Vincent.
Les réfugiés pourront notamment se tourner vers le service d’aide à l’emploi pour personne immigrante offert par Espace-Carrière. Depuis 2005, plus de 800 immigrants ont bénéficié de ce programme dont le taux de placement en entreprise frôle les 80 % depuis trois ans.
« Nous nous assurons que ces personnes soient accompagnées dans leur démarche, mais aussi qu’elles atteignent un emploi en lien avec leurs compétences », a indiqué Josée Jamieson, directrice générale d’Espace-Carrière.
Dons et dettes
Pour faciliter l’intégration des Syriens dans la communauté, la Ville et ses partenaires sollicitent l’aide de la population maskoutaine. Pour faire un don en argent, il suffit de le déposer à l’hôtel de ville de Saint-Hyacinthe qui s’assurera de redistribuer les sommes vers les organismes qui répondent aux besoins des immigrants.
Pour les dons matériels, on peut remettre de la nourriture, des vêtements chauds et manteaux d’hiver en très bon état ou encore un ensemble de laveuse et sécheuse fonctionnelles au Centre de bénévolat de Saint-Hyacinthe.
Au niveau du bénévolat, la Maison de la Famille des Maskoutains (MFM) est à la recherche d’interprètes arabes. Toute autre forme de bénévolat est aussi la bienvenue.
Lors de leur arrivée à Saint-Hyacinthe, les Syriens seront accueillis par la MFM et hébergés quelques jours à l’hôtel avant d’entamer des démarches pour se trouver un logement permanent.
La MFM les aidera ensuite à ouvrir un compte en banque et à obtenir leur carte d’assurance maladie et d’assurance sociale. Les immigrants auront également accès à une évaluation de leur condition physique et mentale à la clinique des réfugiés du CLSC des Maskoutains.
Parmi les dépenses défrayées par le gouvernement canadien, on retrouve l’accueil à l’aéroport, les frais d’hébergement temporaire, l’aide à trouver un logis permanent et l’achat d’articles ménagers de base (excluant laveuse/sécheuse). Un soutien au revenu peut aussi être versé aux immigrants pour une période allant jusqu’à un an.
En contrepartie, les immigrants devront rembourser les frais de transport jusqu’au Canada ainsi que les examens médicaux subis à l’étranger.