4 juin 2015 - 00:00
École Casavant
Neuf semaines au naturel plus tard
Par: Jennifer Blanchette | Initiative de journalisme local | Le Courrier
Plus d’une centaine d’étudiantes ont pris part aux mercredis sans maquillage organisés à l’école Casavant par l’enseignante en éthique, Annie Roy. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Plus d’une centaine d’étudiantes ont pris part aux mercredis sans maquillage organisés à l’école Casavant par l’enseignante en éthique, Annie Roy. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Plus d’une centaine d’étudiantes ont pris part aux mercredis sans maquillage organisés à l’école Casavant par l’enseignante en éthique, Annie Roy. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Plus d’une centaine d’étudiantes ont pris part aux mercredis sans maquillage organisés à l’école Casavant par l’enseignante en éthique, Annie Roy. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L'enseignante en éthique de l'école Casavant, Annie Roy, a relevé son défi : pendant neuf semaines, tous les mercredis, plus de la moitié des étudiantes se sont présentées en classe sans fard ni mascara. Certaines ont même noté qu'à la longue, délaisser la trousse de maquillage était encore mieux pour l'estime de soi que quelques coups de pinceau au visage.

Environ 150 filles sur les 300 qui fréquentent l’école Casavant ont accepté d’assister à leurs cours au naturel. Parmi elles, 75 ont été fidèles au poste durant les neuf semaines.

Annie Roy soupçonne que davantage de filles, une « majorité silencieuse », ont participé, mais qu’elles ne se sont pas manifestées auprès de l’enseignante par peur d’être jugées. Chaque mercredi, la prof et ses élèves « entraidantes » tenaient un kiosque afin que les filles non maquillées puissent venir faire compléter leur carton de participation.

« Si ce défi avait fait la différence pour une seule et unique fille, je l’aurais fait quand même. L’estime de soi, c’est à la base de tout. Si nos filles n’ont plus d’estime d’elles-mêmes, qu’est-ce qu’on aura comme société? », lance l’enseignante, rencontrée lors du dernier mercredi sans maquillage, le 27 mai.

Évidemment, certaines étudiantes ont refusé de laisser tomber le maquillage ne serait-ce que pour une journée. Ces filles, croit Mme Roy, sont celles pour qui le blush se fait très léger, très discret, car celles qui se maquillent davantage ont presque toutes participé. « C’est malheureux, mais il y a des filles qui ne s’aiment pas fondamentalement et d’être maquillées, ça rend la chose moins pire. »

Pour d’autres élèves, ces neuf semaines ont plutôt été un long apprentissage. C’est le cas d’Allison, qui a participé à sept reprises au défi. « Je me suis rendu compte que j’étais belle quand même et le fait de ne pas porter de maquillage m’a aidée à me sentir mieux. »

Pour son amie Julianne, qui s’est présentée au naturel tous les mercredis, ça été l’occasion d’apprendre à faire fi des préjugés d’autrui. « J’avais peur que les gens me jugent et finalement, personne n’a jamais rien dit. J’aimerais même continuer à ne pas me maquiller une fois par semaine. »

Les filles auront d’ailleurs l’occasion de poursuivre le défi à la maison le 5 juin, journée nationale sans maquillage. Annie Roy aurait aimé que son activité culmine à cette date, mais le calendrier scolaire en a décidé autrement; il s’agit d’une journée pédagogique.

« Le constat, c’est que ce n’est pas gagné d’avance. Le 5 juin, c’est un petit pas, mais s’il revient souvent ce petit pas, c’est un bon début. Tu sais, en éducation, on change le monde un petit geste à la fois », souligne-t-elle.

Pour l’an prochain, Annie Roy aimerait d’ailleurs organiser des journées « sans artifices » afin de rallier l’ensemble des élèves à la cause.

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