Plus d’une trentaine d’employeurs de la région provenant de secteurs variés tels que l’administration, la production en usine et le service à la clientèle étaient réunis le 15 avril et amassaient les candidatures afin de pourvoir à une centaine de postes disponibles.
« Pour les chercheurs d’emplois, ce n’est pas toujours évident de se démarquer parce que beaucoup de candidatures sont soumises par Internet. Il y a une demande pour des rencontres en face à face », explique Isabelle Prévost, coordonnatrice des services aux employeurs.
L’exercice est d’autant plus intéressant pour les entreprises, car sachant qu’une compagnie sur quatre éprouve des difficultés de recrutement, le rendez-vous leur offre une belle visibilité.
L’appréciation de la journée était d’ailleurs très positive auprès des entreprises rencontrées par LE COURRIER.
« La réponse est excellente et on note beaucoup d’affluence. Notre besoin est principalement au niveau technique et j’ai reçu de belles candidatures jusqu’à maintenant », a affirmé le conseiller en capital humain d’Agropur, François Cossette.
Même son de cloche du côté de Germain Larivière, où le directeur général de la succursale de Saint-Hyacinthe, Claude Boudreau, a avoué être agréablement surpris par la réponse des chercheurs d’emploi à cette activité de réseautage.
« Les gens croient que nous avons uniquement besoin de représentants aux ventes, mais nos besoins en embauche se situent à tous les niveaux. J’ai reçu des curriculum vitae très variés et de qualité. C’est une belle surprise. »
Selon Line Lessard, conseillère en développement professionnel pour Espace-Carrière, le marché actuel est favorable aux chercheurs d’emploi, en raison du contexte démographique. « Jusqu’en 2014, il y a toujours eu davantage de personnes aptes au travail tandis que maintenant, c’est l’inverse. La diminution du bassin de travailleurs est d’ailleurs plus importante en Montérégie. »
Au sein de la MRC des Maskoutains, la demande en employabilité vise principalement les détenteurs d’un diplôme d’études collégiales (DEC) ou professionnelles (DEP).
Développement économique
En conférence à Saint-Hyacinthe, le ministre délégué aux PME, à l’allègement réglementaire et au développement économique régional, Jean-Denis Girard, a rappelé l’importance de ramener vers l’emploi les jeunes décrocheurs.
Questionné par LE COURRIER à savoir si ce n’était pas contradictoire avec le resserrement des critères d’admissibilité dans les Carrefours jeunesse-emploi (CJE) imposé par Québec, le ministre Jean-Denis Girard a affirmé « qu’il s’assurait de travailler en amont avec les maisons d’enseignement ».
« Il faut faire une adéquation pour avoir une bonne formation et offrir un avenir intéressant à nos jeunes », a-t-il ajouté.
En novembre, le CJE de Saint-Hyacinthe, qui relève d’Espace carrière, craignait que la réforme de Québec entraîne la disparation de La Marge – École de la rue, un programme qui vise les jeunes de 16 à 24 ans pour qui la scolarisation traditionnelle n’est pas une option.
« Ce qui est compromis, c’est qu’il faut un intervenant d’Espace carrière pour accompagner l’enseignant de La Marge. Grâce à une entente ratifiée avec le Centre local d’emploi, nous réussissons à continuer d’offrir le service comme avant depuis le 1er avril », explique la directrice générale d’Espace carrière, Josée Jamieson.
Jean-Denis Girard a également abordé l’impact sur la gouvernance locale de l’abolition des centres locaux de développement, soulignant que pour atteindre l’équilibre budgétaire, il était nécessaire de réduire les structures.