La création d’un parc industriel lié aux activités agricoles a été conservée dans la version officielle du PDZA adoptée par le conseil des maires le 8 juillet, et ce, malgré une recommandation du MAPAQ.
« Le Ministère demandait que la zone industrielle soit retranchée du PDZA. Mais cet usage industriel pour la transformation de produits agricoles ne dénature pas le PDZA, il vient le bonifier. Le voeu des élus, c’est que les producteurs puissent aller plus loin dans leur exploitation », a indiqué la greffière de la MRC, Me Josée Vendette.
Le PDZA maintenant en vigueur diffère donc très peu du projet qui a été présenté aux consultations publiques des 26 et 27 mai à Saint-Hugues et Saint-Pie, au terme de deux années et demie de travaux. « Il n’y a eu que quelques corrections d’apportées dans le texte », a mentionné Me Vendette.
À l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), on croit aussi que la MRC aurait dû retirer du PDZA la création d’un parc industriel régional. « Ça n’a pas sa place dans un PDZA. Jusqu’à présent, il n’a pas été démontré que c’est une nouvelle activité nécessaire. La production est déjà transformée ici par des entreprises qui font du bon travail », a commenté le président du Syndicat de l’UPA de la Vallée maskoutaine, André Mousseau. Il rappelle qu’en marge de l’élaboration du PDZA, la MRC a aussi procédé à une analyse détaillée des périmètres urbains pour mettre en lumière tout leur potentiel aux plans résidentiel, commercial et industriel. « On a une belle grosse carte qui s’en vient », prévient-il.
Cela dit, il perçoit le PDZA comme un outil qui sera fort utile, dans la mesure où il n’ira pas dormir sur une tablette. « Pour nous, c’est un bon document, mais un document qui doit vivre pour assurer le développement de la zone agricole. On doit le rendre vivant et dynamique pour que la MRC des Maskoutains continue de tenir le haut du pavé en agriculture au Québec. »
M. Mousseau croit que la priorité devrait porter sur une adaptation de la taxation municipale à la hausse faramineuse de la valeur foncière des terres agricoles. En second lieu, il prône l’adoption de mesures favorisant le partage harmonieux des routes entre automobilistes et agriculteurs, comme l’installation d’un affichage particulier invitant à la prudence.
Il pense enfin que le moment est venu pour la MRC de se prévaloir de l’article 59 de la Loi sur la protection du territoire agricole et de demander, pour tout le territoire, un examen des cas où une utilisation d’espace à des fins résidentielles serait possible sans nuire à l’agriculture. Tous ces éléments se trouvent inscrits au plan d’action du PDZA.
Comptant 125 000 hectares de terre agricole représentant 96 % de son territoire, de même que 1200 fermes de culture et d’élevage, la MRC des Maskoutains génère 9 % de tous les revenus agricoles du Québec. Il s’agit de la plus importante zone de production agricole au Québec, tant sur le plan du nombre d’établissements que des volumes écoulés sur le marché.