Une opinion que je partagerais en temps normal, mais pas cette année. Oui, il est vrai que les doigts me gèlent aussi quand je dois sortir pour déneiger ma voiture armé de mes gants troués (pourtant tout neufs, mais sans doute usés par le nombre de fois où je les ai enfilés cette année). Mais quand je prends le volant de ma Audi A3 quattro, j’oublie les horreurs de l’hiver.
J’avais déjà testé le rouage intégral de Audi dans d’autres conditions, mais toujours sur de courtes périodes et rarement dans des conditions aussi extrêmes. Cette fois, j’ai l’occasion de la conduire tout l’hiver, histoire de bien voir ce qu’elle a dans le ventre. Et elle en a beaucoup.
Il faut dire que mécaniquement, elle est bien outillée avec son moteur turbo 2,0 litres de 220 chevaux. Jumelé à la boîte automatique 6 rapports S-tronic, elle permet des déplacements sans attente et sans délais. Une entrée d’autoroute se fait avec vigueur, alors qu’une simple balade en ville se déroule toujours sans à-coups. Pas ou peu de délais sont la marque de commerce de la boîte S-tronic, et la logique est ici respectée.
Dans l’habitacle, la berline Audi A3 2015 dispose d’un tableau de bord et de panneaux de porte impeccablement bien finis. Les bouches de ventilation dotées d’anneaux chromés, une touche stylistique partagée avec la TT, rehaussent néanmoins l’apparence. Les commandes de climatisation ne pourraient être plus conviviales.
Le système MMI a lui aussi été amélioré. Une molette, logée entre les sièges avant contrôle l’ensemble des fonctions. La molette fonctionne bien pour régler le zoom de la carte, alors que sa surface comprend un pavé tactile pour dessiner lettres et chiffres du bout du doigt. Cependant, pour le reste, son utilisation prend plus de temps qu’un bon écran tactile.
L’écran multimédia motorisé sur lequel s’affichent toutes les informations de l’A3 se cache dans le tableau de bord lorsqu’on éteint la voiture : une caractéristique commune dans les grandes voitures de luxe.
Petit bémol cependant, mon grand Fiston, désormais pas mal plus grand que Papa, ne trouve pas son compte en matière d’espace à l’arrière et doit quasiment hypothéquer tout l’espace pour installer confortablement ses grandes jambes pour une longue route.
Du Quattro
La petite berline de notre essai –il faut aussi préciser que la A3 n’est désormais disponible qu’en berline, la compagnie ayant décidé de renoncer au hayon en Amérique – est donc bien équipée et possède tout ce que la compagnie pouvait offrir comme options de luxe. Mais sa plus grande qualité demeure invisible : son rouage Quattro.
Je l’avoue, j’ai profité de toutes les tempêtes et de toutes les surfaces glacées pour tenter de prendre la voiture en défaut, sans grand succès. J’ai même circulé dans les rues non salées de Saint-Hyacinthe au pire des tempêtes de verglas, sans jamais réussir à véritablement faire renoncer le système Quattro.
Bien sûr, l’adhérence est le fruit de la qualité des pneus (des Pirelli dans mon cas). Mais le Quattro, en répartissant efficacement le couple et la puissance entre chacune des quatre roues au besoin, et selon la perte d’adhérence ressentie, permet de garder un surprenant contrôle même d’une voiture en dérapage.
Un simple petit coup d’accélérateur permet souvent de corriger une trajectoire déficiente parce que glissante. Je me suis permis un petit exercice dans un stationnement glacé et fermé (et avec la permission de son propriétaire) : tourner en rond à très basse vitesse, jusqu’à ce que le dérapage devienne évident, puis simplement corriger en contrebraquant. On ressent alors littéralement la puissance se porter d’une roue à l’autre, permettant le plein contrôle. Le même test, réalisé avec une traction avant, m’a plutôt entraîné dans un incontrôlable tête à queue.
Parfaite la Audi A3, certainement pas. Mais les quelques petits défauts que l’on peut lui trouver sont largement pardonnés quand on constate la vigueur du système Quattro. Même Chérie n’a pas peur d’affronter les tempêtes à son volant, ce qui n’est pas peu dire!
Fiche technique |
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Forces : |
– Rouage intégral quattro |
– Qualité de finition |
– Moteur 2,0 litres nerveux |
Faiblesses : |
– Espace arrière |
– Système MMI un peu exigeant |
– Design sobre |
Fiche technique : |
Moteur : 4L 2,0 litres |
Puissance : 220 ch @ 4 450 tr/min (164 kW) |
Alimentation : Turbocompressé |
Consommation ville : 9,8 l/100 km |
Consommation autoroute : 7,2 l/100 km |
Prix : 47 600 $ (tel qu’essayé), base à 35 900 $ |