1 octobre 2015 - 00:00
VW Golf R 2016
Pour le plaisir
Par: Marc Bouchard

Photos Jean-François Leclerc

Photos Jean-François Leclerc

Les pneus crissent, la voiture enjambe les vibreurs et enfile la bonne trajectoire avec une aisance déconcertante. Pendant ce temps, le pourtant très ordinaire pilote que je suis tient le volant à deux mains, sourire aux lèvres, mais sans jamais ressentir la moindre difficulté derrière le meneur : bienvenue au volant de la toute nouvelle VW Golf R.

Les mauvais esprits auront sans doute en tête les déboires qui affectent la compagnie Volkswagen et ses moteurs diesels (et ses résultats un peu trafiqués). Soit, la décision de la compagnie relève de la haute voltige, et les responsables en ­seront punis. Mais cela n’empêche pas la compagnie de produire quelques-uns des véhicules les plus agréables à conduire. La toute nouvelle Golf R est du nombre.

Construite sur la plate-forme de la ­nouvelle génération de Golf, la septième du nom, la Golf R est la version vitaminée et efficace de la Golf. Sous le capot, un ­petit moteur 2,0 litres turbo développant la bagatelle de 292 chevaux, et de 280 livres-pied de couple.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce genre de données, sachez que la petite voiture frétille aux côtés de rivales comme la plus extrême Subaru STI, ou encore avec la spectaculaire future Ford Focus RS. Rien de moins….

Évidemment, me direz-vous, vous n’avez aucune intention de vous lancer à l’assaut d’une piste, et mes expériences sur vibreurs vous laissent un peu indifférents. Avouez que vous êtes quand même un peu jaloux, et surtout qu’il s’agit ­encore du meilleur moyen de tester les ­limites d’une voiture toute entière ­tournée vers la performance.

Une bête de piste

C’est la raison pour laquelle la moitié de notre essai s’est effectué sur le circuit­ ­raccourci de Calabogie, en banlieue ­d’Ottawa. Mais parce qu’on ne lâche pas ainsi les loups dans la bergerie, les ­responsables de VW avaient pris soin d’embaucher un guide pour le groupe de journalistes invités : l’ancien coureur ­automobile Patrick Carpentier dont le mandat était de diriger le convoi sur piste, et de contenir les ardeurs de quelques conducteurs trop entreprenants.

L’expérience a été spectaculaire, ­Carpentier dirigeant à bonne vitesse le groupe de pilotes en herbe que nous sommes jusqu’à des pointes supérieures à la décence. Cette conduite plus ­extrême, en plus de soulager l’adolescent en moi, permettait surtout d’évaluer les accélérations, les reprises et l’exceptionnelle ­qualité de la direction de la voiture.

Un mode « race » permet de désactiver les systèmes d’aide à la conduite, ce qui favorise aussi une conduite dynamique plus affirmée. À déconseiller sur les routes ordinaires.

Sur la route

Mais voilà, rares seront les passionnés qui se rendront aussi longtemps sur une piste. C’est donc un parcours long d’une centaine de kilomètres qui m’a permis de mettre à l’épreuve la petite sportive. ­Spacieuse pour sa taille (elle est un peu plus large que la GTI), la Golf R se montre aussi docile sur la route.

Il faut dire, encore une fois, que l’ajustement en mode confort ou normal favorise cet état de fait, en modifiant la réaction de l’accélérateur et une réponse différente du moteur.

Pour transmettre la puissance aux roues, au choix, une boite manuelle 6 vitesses ou une boite DSG. Même si sur la piste, la boite manuelle offrait ­davantage de plaisir de conduite, tant sur la route que sur le circuit, la boite DSG ­offrait des réactions plus rapides, et une économie de carburant plus élevée.

En fait, même les pilotes professionnels, malgré leur amour de la boite ­manuelle, n’ont pu dénigrer la boite DSG. Oubliez donc la manuelle et faites-vous un petit plaisir!

Un bon mot aussi pour l’intégration multimédia, notamment grâce au Apple Car Play et au Android auto, deux ­systèmes qui soudent littéralement votre téléphone intelligent au véhicule lui-même. Vous en retrouvez alors l’affichage directement devant vos yeux (en fait, ­plutôt au centre de la console centrale, ce qui constitue un défaut d’ergonomie ­évident que l’on pardonne tout de même), tout cela en branchant votre ­téléphone le plus simplement du monde à l’aide du fil USB.

La grosse faiblesse de cette Golf R, c’est son prix, réservé définitivement aux ­puristes : 39 995 $ avec boite manuelle et pour 41 395 $ avec boite DSG, plus une prime de 2 100 $ pour l’ensemble technologie.

Pas cher payé pour autant de plaisir ­direz-vous? Soit, mais on est tout de même au-delà de 40 000 $…

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