En 1961 : Le 7 février, une requête des bouchers soumise par l’entremise de Me Léon Nichols, avocat, s’oppose à ce que soit amendé le règlement 575, relativement à l’interdiction de la vente de viande de boucherie, de charcuterie et de volaille dans le secteur borné par les rues Hôtel-Dieu, Girouard, Sainte-Marie et Saint-Paul, y compris les deux côtés des dites rues.
Les pressions étaient fortes à ce moment-là pour faire abroger ce règlement à cause de la venue de Steinberg’s à Saint-Hyacinthe. Nous sommes 14 bouchers habitués à la compétition, après notre réflexion nous considérons que la venue de Steinberg’s est mieux près de nous, plutôt qu’ailleurs dans la ville. Alors volte-face, fin février, les bouchers se désistent de leur requête et demandent la permission de garder leurs étaux ouverts au public jusqu’à six heures de l’après-midi du lundi au samedi inclusivement, et les vendredis jusqu’à dix heures du soir à longueur d’année.
1962 : À la suite du décès d’Arthur Gosselin, son fils, Marcel optométriste et échevin, devient propriétaire du commerce de son père. Nous avons donc un représentant direct au conseil de ville. Mais, ça ne donne rien.
1963 : Contrat est donné pour l’amélioration du système d’éclairage. Les travaux sont effectués par P.P. Electric au coût de 6 705 $.
1964 : Le 3 février, la Ville consent à louer au Comité paritaire de l’Alimentation, une partie de la salle du rez-de-chaussée, se trouvant du côté nord. Le mur de division ainsi que la peinture sont faits par les employés municipaux, mais aux frais du Comité. Le tout se terminera en juillet 1973, suite à l’abrogation par le Gouvernement provincial du décret 1439 régissant cet organisme.
1970 : Année de grands changements. L’arrivée des sacs de polymères chamboule passablement les habitudes d’emballage, de transport et de livraison des viandes. C’est la disparition graduelle du papier ciré et du papier Kraft d’emballage. Il y a réparation aux fenêtres, à la couverture et aux deux cheminées. La teinte de la peinture extérieure passe du rouge au vert. L’inspection des viandes qui dépendait de l’Unité sanitaire relève désormais du MAPAQ. Un espace en blocs de béton ajourés est construit à l’extérieur, au centre, rue Saint-Simon, pour remplacer les barils à l’intérieur du marché. Chaque étal doit être muni d’un évier à trois compartiments : le premier pour laver, le second pour rincer et le troisième contenant un bactéricide dans lequel doivent tremper les couteaux et les ustensiles. Après le trempage, on doit laisser sécher le tout sans l’essuyer. Il faut enlever le bran de scie, jugé insalubre, qu’on veut remplacer par du sel, lequel est aussi interdit. Il faut porter chapeau, casquette ou résille. Les blocs de boucher, en bois, sont vus d’un mauvais oeil; il est conseillé de les couvrir d’une plaque de néoprène, un élastomère synthétique thermoplastique.
1971 : C’est l’arrivée de la fameuse machine allemande « Sharfen » pour piquer les fibres et les tendons afin d’attendrir la viande.
1972 : Robert Bourassa, premier ministre du Québec, crée la CECO, Commission d’Enquête sur le Crime Organisé, présidée par le juge Jean Dutil. Cette commission, dont le rapport paraît en 1976, s’occupe également du scandale de la viande avariée. À la suite des révélations de cette commission, certains bouchers voient une diminution de leur clientèle. La compagnie de Magog qui fabriquait le fameux Bologna Cherry doit fermer ses portes.
1973 : Disparition du Comité paritaire.
1974 : Étude par la Plaza maskoutaine sur la possibilité d’un stationnement étagé au centre-ville. Distribution par Marcelin Lacroix de coupes de porc pour H. St-Jean et Fils, ce qui nous évite désormais d’acheter des cochons complets.
1975 : Ouverture du mail Montenach à Beloeil; par le fait même, diminution de l’achalandage.
1977 : Grève des employés en alimentation qui dure de décembre 1976 à avril 1977. Le contrat signé ressemble à celui de Steinberg’s, malheureusement, comme c’est souvent le cas, la magie n’existe plus. Les plaies sont longues à cicatriser.
1980 : Implantation du système métrique.
1981 : Un incendie majeur touchant le quadrilatère Hôtel-Dieu, des Cascades, Saint-François et Saint-Antoine. Onze commerces sont complètement détruits et tous les autres sont lourdement endommagés. Un camion à incendie fond dans la rue tellement la chaleur est intense. Le marché est encore épargné, mais côté ouest, rue Saint-François, on ne peut endurer la chaleur des briques.
À suivre…