22 octobre 2015 - 00:00
Louis et Eugène Côté, fabricants de chaussures (4)
Par: Le Courrier
Eugène Côté, CH589-S1-SS1.

Eugène Côté, CH589-S1-SS1.

Eugène Côté, CH589-S1-SS1.

Eugène Côté, CH589-S1-SS1.


Nous l’avons vu précédemment, tout en jouant un rôle considérable dans l’industrie de la chaussure au Canada, Louis Côté a multiplié les actions et les interventions pour faire de Saint-Hyacinthe une communauté moderne. Plus tard, c’est au tour d’Eugène Côté de faire son chemin. ­Président d’une entreprise prospère qui joue un rôle important au Canada, les gestes d’Eugène envers sa communauté seront moins axés vers la recherche de ­profits que ceux posés par son illustre ­prédécesseur.

Eugène Côté est né à Saint-Hyacinthe le 19 mai 1888. Il est le fils de Joseph Amable Côté, manufacturier, et de Carolie Richer. À Saint-Hyacinthe, le 15 juin 1925, il épouse Corinne Tanguay qui donnera naissance à trois enfants : Marie-Thérèse, Laurent et Suzanne. En 1907, après ses études au­ ­collège Sacré-Coeur de Saint-Hyacinthe, il commence à travailler au sein de J. A. & M. Côté, l’entreprise familiale.

Les archives d’Eugène Côté conservée au Centre d’histoire nous en apprennent un peu plus sur l’homme. Au cours de la ­Première Guerre mondiale, alors qu’il est âgé de 29 ans, il obtient un certificat d’exemption de service militaire puisqu’il déclare être manufacturier. En juillet 1918, il obtient un permis de quitter le Canada pour se rendre dans la région de Boston pour une promenade, mais également pour affaires. On voit donc qu’il est bien impliqué dans les affaires de la compagnie, même si son père et son oncle demeurent encore les dirigeants. Puis, à la suite du décès de son père, en 1929, et de son oncle Magloire, en 1933, Eugène Côté assure la relève.

Selon le journal Contact, de la Southern Canada Power, publié le 15 septembre 1943, la J. A. & M. Côté est reconnue comme étant un des plus importants fabricants de chaussures militaires au Canada. « En temps de paix, elle se spécialisait dans la manufacture de chaussures pour hommes, garçonnets et enfants. Ses produits sont vendus d’un bout à l’autre du pays et avant la guerre, elle avait un gros commerce ­d’exportation. Actuellement, sa liste de paye comporte 450 employés. [sic] ce qui constitue un élément économique appréciable pour Saint-Hyacinthe et son district. »Après la Deuxième Guerre mondiale, en 1947, Eugène effectue un voyage audacieux pour l’époque afin d’accroitre son marché.

Après la Deuxième Guerre mondiale, en 1947, Eugène effectue un voyage audacieux pour l’époque afin d’accroitre son marché. Laissons-le décrire les motifs de son action : « Avec la coopération de mes ouvriers que j’affectionne, j’ai toujours eu l’ambition de faire prospérer la manufacture de ­chaussures, bien de famille que mon père m’a légué en mourant. Noblesse oblige et je dois faire honneur aux trois générations qui m’y ont précédé. Je dois dire que jusqu’ici le succès a couronné mes efforts. Durant la guerre, en raison de circonstances incontrôlables, je dus interrompre mon commerce d’exportation. Le gouvernement canadien sollicitait mon entière coopération dans la fabrication des ­chaussures militaires et mon commerce avec l’étranger en fut ralenti d’autant, presque paralysé. Mais en l’an de grâce 1947, la paix étant provisoirement rétablie et nombre de restrictions abolies, le besoin de reprendre contact avec mes clients en Indes Occidentales s’avéra nécessaire au point qu’un voyage dans ces merveilleuses régions s’imposait. » Ainsi, en mai 1947, il entreprend cette odyssée de 52 jours en compagnie de Dollard Desmarais, son ­gérant des ventes de Montréal. À son retour, il rédigera un manuscrit racontant ce long voyage.Au sein de son entreprise, Eugène Côté semble avoir établi un climat de fraternité avec ses employés. Ceux-ci lui adressent un hommage bien senti lorsqu’il se marie, en 1925. Ils font de même en 1935, lorsque l’entreprise célèbre ses 70 ans d’opération. En 1943, il déclare : « J’ai appris à aimer les ouvriers que j’ai trouvé honnêtes, loyaux et industrieux. » Le rédacteur de l’article ­publié dans la revue Contact, de la ­Southern Canada Power, poursuit : « Il est évident que M. Côté y a réussi (à être équitable envers ses employés), car un étranger qui visite une organisation industrielle pour la première fois, peut en fait discerner facilement l’esprit qui anime le personnel. La satisfaction et le bonheur se traduisent positivement par la façon dont un employé ­approche son patron et lui parle. » L’auteur renchérit en affirmant que « quelque 50 employés ont un état de service de plus de 30 ans et pour plusieurs, il atteint même 40 et 50 ans. Ces faits indiquent plus ­éloquemment que des mots, l’attitude équitable à l’égard du personnel ».

Au sein de son entreprise, Eugène Côté semble avoir établi un climat de fraternité avec ses employés. Ceux-ci lui adressent un hommage bien senti lorsqu’il se marie, en 1925. Ils font de même en 1935, lorsque l’entreprise célèbre ses 70 ans d’opération. En 1943, il déclare : « J’ai appris à aimer les ouvriers que j’ai trouvé honnêtes, loyaux et industrieux. » Le rédacteur de l’article ­publié dans la revue Contact, de la ­Southern Canada Power, poursuit : « Il est évident que M. Côté y a réussi (à être équitable envers ses employés), car un étranger qui visite une organisation industrielle pour la première fois, peut en fait discerner facilement l’esprit qui anime le personnel. La satisfaction et le bonheur se traduisent positivement par la façon dont un employé ­approche son patron et lui parle. » L’auteur renchérit en affirmant que « quelque 50 employés ont un état de service de plus de 30 ans et pour plusieurs, il atteint même 40 et 50 ans. Ces faits indiquent plus ­éloquemment que des mots, l’attitude équitable à l’égard du personnel ». À suivre.

À suivre.

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