29 octobre 2015 - 00:00
Louis et Eugène Côté, fabricants de chaussures (5)
Par: Le Courrier
Eugène Côté en octobre 1941. Studio B.-J. Hébert, CH589-S1-SS1-D2-05.

Eugène Côté en octobre 1941. Studio B.-J. Hébert, CH589-S1-SS1-D2-05.

Eugène Côté en octobre 1941. Studio B.-J. Hébert, CH589-S1-SS1-D2-05.

Eugène Côté en octobre 1941. Studio B.-J. Hébert, CH589-S1-SS1-D2-05.


Nous l’avons vu précédemment, au cours de la Deuxième Guerre mondiale, l’entreprise J. A. & M. Côté, employait du personnel qui comptait 30, 40 et même 50 ans de service. Bien entendu, nous devrions nous méfier de certains articles élogieux qui affirment que les travailleurs de cette entreprise y sont heureux. Pourtant, ­parmi les traces qui rendent compte de l’histoire de cette compagnie (du moins, celles qui proviennent jusqu’à nous), ­certaines sont révélatrices.

Par exemple, prenons la journée du 10 juin 1950. Ce jour-là est spécial pour Louis Augustin Beauregard, car il célèbre son soixante-dixième anniversaire au ­service de la J. A. & M. Côté! Pour l’occasion, on organise un banquet en ­l’honneur du fidèle employé qui occupe la vice-présidence de l’entreprise. Les ­festivités se déroulent à la Salle Chez ­Wilfrid, à Douville, sous la présidence d’honneur d’Eugène Côté. On fait les choses en grand pour souligner l’engagement exceptionnel de M. Beauregard. En effet, parmi les invités de marque on ­retrouve le sénateur T. D. Bouchard, le maire Ernest Picard, le député fédéral ­Joseph Fontaine, le député provincial ­Ernest Chartier et le juge Victor Chabot. Au final, M. Beauregard travaillera au sein de l’entreprise pour une période de 72 ans. Il décède en 1956 à l’âge de 86 ans. N’est-ce pas là un signe du climat de travail qui prévalait au sein de J. A. & M. Côté?

Un amateur de plein air

Les photos d’archives qui proviennent du Fonds Eugène Côté, conservées au Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, nous ­démontrent un homme assez grand, qui dépasse d’une tête ses contemporains et qui affiche un regard placide en toutes ­circonstances. On le voit souriant, sur une seule photo, prise lorsqu’il rejoint un groupe d’amis à sa cabane à sucre. ­Plusieurs photos nous montrent également l’industriel avec des amis et invités dans son camp de chasse et pêche situé près de la municipalité Les Escoumins. Cet amateur de plein air précise ses ­intentions lorsqu’il fait l’acquisition de ce camp au début de l’année 1948 : « Lorsqu’après avoir visité en excursion le Club du Pont Flottant de Travers, l’opportunité nous fut donnée de nous en porter acquéreur, non dans un but lucratif, mais bien pour permettre aux amateurs de chasse et pêche de la région de Saint-Hyacinthe qui en étaient totalement ­dépourvus, nous avons décidé d’en ­devenir propriétaire. »

La passion pour le plein air motive ­Eugène Côté à s’impliquer comme ­président de l’Association des pêcheurs et chasseurs du Yamaska. Nous ne pouvons préciser la durée exacte de son séjour à ce poste, mais les archives témoignent de certaines de ses actions. Par exemple, en octobre 1943, il rencontre Valmore ­Bienvenue, un ancien confrère de classe au Collège Sacré-Coeur de Saint-­Hyacinthe qui est ministre de la Chasse et de la Pêche au sein du gouvernement ­provincial. Cette réunion a pour but de soumettre au ministre le désir de créer un sanctuaire « en vue de protéger la faune, et en même temps améliorer les conditions de la chasse » dans la région maskoutaine. Le projet mené de main de maître par Côté se réalise le 12 mai 1944 lorsqu’un Arrêté en Conseil de la Chambre du Conseil ­exécutif du Gouvernement du Québec est publié concernant la création d’une ­réserve de chasse sous le nom de ­« Sanctuaire de Chasse Saint-Hyacinthe. » La création du sanctuaire vient limiter les espèces chassées, protégeant ainsi le chevreuil, le lièvre et la perdrix qui sont à peu près disparus à cette époque.

Engagé dans sa communauté

Bien que les informations soient fragmentaires, les documents nous ­permettent d’entrevoir la sensibilité d’Eugène Côté envers sa communauté. Au printemps 1938, à la suite du tragique incendie du Collège Sacré-Coeur, à Saint-Hyacinthe, il accepte de présider la ­campagne de souscription visant à ériger un monument en mémoire des victimes de l’incendie.

Après la Deuxième Guerre mondiale, il dirige, pendant quelques années, les ­destinées du Club de Patinage de Fantaisie de Saint-Hyacinthe. En 1951, il accepte la présidence de la Société Saint-Jean-­Baptiste de Saint-Hyacinthe, poste qu’il ­occupera pendant quelques années ­également. Au cours de la même période, il est marguiller à la paroisse Notre-Dame du Rosaire. En 1952, on le retrouve à la ­présidence d’un comité de souscription pour le Centre Notre-Dame. En effet, ce ­comité est formé pour assurer le financement de ce nouveau centre de loisirs qui était situé à l’angle des rues Dessaulles et Bourdages Nord. Au terme de ces articles concernant Louis et Eugène Côté, nous avons vu que chacun à sa façon a contribué à façonner la communauté maskoutaine.

Au terme de ces articles concernant Louis et Eugène Côté, nous avons vu que chacun à sa façon a contribué à façonner la communauté maskoutaine.

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