Depuis toujours, ces capacités impressionnantes sont source d’inspiration, particulièrement ces dix dernières années. Les films et les feuilletons fantastiques envahissent nos écrans : les Argonautes, Heroes, Arrow, Smallville, Avengers, X-Men, pour ne nommer que ceux-là. Tous ces pouvoirs ou dons que possèdent ces superhéros permettent aux communs des mortels de s’évader de leur propre réalité et, l’espace d’un instant, de s’imaginer vivre dans un monde meilleur. Un monde dans lequel le bien triomphe sur le mal.
La trilogie de Mario Boivin, Traqueurs, publiée aux Éditions de Mortagne, poursuit dans cette veine. Le personnage principal, Alexandre Day, est un homme ordinaire avec des dons paranormaux. Parce qu’il craint le regard des autres, il adopte un profil bas. Pour lui, ses dons sont source d’anxiété et ne lui causent que des problèmes. Il déteste faire des voyages astraux, lire dans les pensées des gens et ressentir leurs émotions. Alexandre dissimule ses particularités jusqu’au jour où il tombe amoureux d’une revenante et rencontre Jane Hart ainsi que Michael Haggart, spécialistes dans l’étude de ces phénomènes inexpliqués. Grâce à eux, il teste l’étendue de ses pouvoirs.
Dans son roman, l’auteur s’attarde surtout à la psychologie de son héros, qui doit accepter sa différence dans une société où la conformité est plus facile à vivre. Alexandre est avant tout un être humain, avec des qualités et des défauts, et il doit apprendre à gérer ses émotions. En gros, il doit trouver un sens à sa vie. Dans le tome 1, Pouvoirs, son destin dépendra d’un choix : il pourra devenir membre de la Société Zeus, oeuvrant pour le bien de l’humanité (dans le secret, loin de la reconnaissance et de la gloire), ou utiliser ses dons pour servir les desseins de certains groupes dont l’objectif premier est d’exploiter les doués et de dominer le monde.
Grâce à cette série, Mario Boivin désire avant tout divertir. Il souhaite aussi partager sa vision de la métaphysique. L’Histoire, les phénomènes inexpliqués et le monde paranormal le passionnent. Ses personnages sont réalistes et attachants. Certains ressemblent à des gens que l’auteur connaît, tels que la psychologue Anna Prescott qui, en fait, est une chirurgienne qu’il a rencontrée à deux reprises. Comme plusieurs écrivains, Mario Boivin s’inspire de personnes qu’il fréquente et de lieux qu’il explore. D’ailleurs, le récit se déroule surtout à Montréal.
La série Traqueurs vaut la peine d’être découverte. Selon moi, les lecteurs peuvent facilement s’identifier à Alexandre Day, même si celui-ci est un doué, car, comme lui, ils doivent faire des choix. S’accepter tel qu’ils sont ou rester malheureux. Se moquer du regard des autres ou le supporter, développer leurs capacités ou les remettre en question, s’afficher ou s’isoler, donner un sens à leur vie ou souffrir.
Ce que j’ai aimé le plus? L’histoire d’amour entre Alexandre et Rachel, la revenante. Le héros est un médium et, au début du récit, dans un cimetière, il rencontre une jeune rousse intrigante à la beauté stupéfiante. Les deux personnages se lient d’amitié et tombent amoureux. Alexandre avouera ses sentiments à Rachel même si, a priori, leur relation est impossible. Plus je lisais le récit, plus je me demandais de quelle manière ils entreraient en contact. À ce sujet, Mario Boivin réserve des surprises à ses lecteurs. Autre aspect intéressant : les voyages astraux. Dans les romans fantastiques, peu d’auteurs exploitent cette faculté psychique. Mario Boivin réussit à l’imager en décrivant ce que ressent Alexandre lorsque son esprit se dissocie de son corps. Je peux vous dire que j’adorerais posséder ce don!
Pour ceux qui détestent attendre les suites, sachez que le tome 2, Ténèbres, sort le 13 mai et le tome 3, Origines, au mois de septembre. Vous pouvez découvrir l’auteur et ses livres en allant explorer son site officiel : marioboivin.com ou celui des Éditions de Mortagne : éditionsdemortagne.com.