Dans le roman Les notes de sang, publié aux éditions Recto-Verso, et rédigé par Corinne de Vailly, le violon, quand il est entre les mains d’un violoniste tsigane, guérit les maladies, les blessures et les infirmités. Entre les mains d’une personne malhonnête, les mélodies improvisées, plaintives, entraînent la mort et la destruction.
L’histoire qu’a rédigée Corinne de Vailly se déroule au 19e siècle, à Londres. Un maître horloger est obsédé par un violon appartenant au peuple tsigane. Un peuple joyeux qui, selon l’auteure, avait autrefois une grande liberté de voyager. En s’appropriant le violon, Hawthorne Lambton désire guérir son fils malade et lever la malédiction qui pèse sur sa famille. Mais posséder un tel objet magique finit par le hanter. Le destin d’autres personnages dans ce livre dépend aussi de cet instrument de musique, dont Mirko Saster, un jeune homme d’une vingtaine d’années, qui a des ancêtres tsiganes, et Toszkana, la fille du célèbre violoniste Yoshka Sinti. Alors que Lambton rêve d’exploiter le potentiel du violon, le couple tsigane souhaite le brûler.
Le roman Les notes de sang fait partie d’un genre peu connu au Québec : le steampunk. Pour l’expliquer simplement, le récit est truffé d’anachronismes. Dans ce cas-ci, les personnages évoluent dans la société industrielle du 19e siècle, où les automates côtoient les libellules mécaniques. Même si Corinne de Vailly a respecté les moeurs et coutumes de l’époque, elle s’est amusée à laisser libre cours à son imagination en créant certaines machines qui n’existaient pas dans les années 1850. Certaines ont été inspirées d’images trouvées sur Internet. En rédigeant un steampunk, qu’elle compare à l’univers de Dickens ou de Jules Verne, l’auteure pouvait conjuguer sa passion pour les récits historiques et fantastiques. Ses recherches sur la vie londonienne, ses bas-fonds, ses rues, ses monuments, etc., ainsi que sur le peuple tsigane lui ont pris beaucoup de temps, mais le résultat vaut la peine puisque l’histoire qu’elle a écrite est riche de détails significatifs. « L’étrange beauté de l’insecte n’avait rien de naturel, il le comprenait bien. Ses ailes membraneuses et transparentes étaient façonnées dans le métal le plus fin qu’il ait jamais vu. Celui qui l’avait confectionné avait sans nul doute des doigts d’or. Du regard, Saster accompagna la libellule mécanique dans son vol ascensionnel qui l’éloignait de la tombe. À cet instant uniquement, il s’aperçut que la musique s’était tue. La communauté des Fils du vent et les musiciens s’en allaient en silence, disparaissant un à un dans la brume. Prudent, le jeune homme inspecta les alentours. Nulle trace de celui qui avait envoyé l’insecte-espion. »
Le prochain steampunk de Corinne de Vailly, La peau du mal, sortira le 11 novembre en librairie. Dans celui-ci, le lecteur se retrouve en Écosse en 1828. Dans une boutique d’antiquités à Édimbourg, un jeune handicapé, Fingal Angus, est kidnappé alors que les Grim Reapers (une bande de motards plutôt particulière) chevauchent leurs machines à vapeur et terrorisent la population la nuit. Dans cette toute nouvelle histoire, l’auteure s’est de nouveau amusée avec le genre. À découvrir assurément!
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