8 janvier 2015 - 00:00
Chih-Chien Wang
Capter le moment d’être
Par: Amilie Chalifoux
Avec Quand les ombres changent de couleur, Chih-Chien Wang marie photographie et vidéo pour capter les moments qui révèlent ce que l’on est et ce que l’on croit être. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Avec Quand les ombres changent de couleur, Chih-Chien Wang marie photographie et vidéo pour capter les moments qui révèlent ce que l’on est et ce que l’on croit être. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Avec Quand les ombres changent de couleur, Chih-Chien Wang marie photographie et vidéo pour capter les moments qui révèlent ce que l’on est et ce que l’on croit être. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Avec Quand les ombres changent de couleur, Chih-Chien Wang marie photographie et vidéo pour capter les moments qui révèlent ce que l’on est et ce que l’on croit être. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

« C’est dans la fragilité que Chih-Chien Wang saisit le moment intense. Comme si le moment se figeait et devenait signifiant », explique Sylvain Campeau, commissaire de l’exposition.  Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

« C’est dans la fragilité que Chih-Chien Wang saisit le moment intense. Comme si le moment se figeait et devenait signifiant », explique Sylvain Campeau, commissaire de l’exposition. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Les oeuvres de Chih-Chien Wangprésentent encore bien des mystères pour Sylvain Campeau, commissaire de l’exposition

Il n’est pas simple de saisir Chih-Chien Wang tout comme il n’est pas simple de saisir le vrai du faux dans ses oeuvres. L’artiste au passé de documentariste avait l’habitude de s’intéresser à des figures qui lui sont familières. Avec l’exposition Quand les ombres changent de couleur, il détourne l’oeil de son entourage et tourne cette fois sa caméra sur de purs inconnus pour capter leur routine et leur conversation.

« Chih-Chien s’intéresse beaucoup à l’espace, à l’espace-temps et aux petits riens du quotidien où ce quotidien se fige dans l’instant présent, souligne le commissaire Sylvain Campeau, en entrant dans l’aire d’exposition. C’est dans la fragilité qu’il saisit le moment intense. Comme si le moment se figeait et devenait signifiant. »

La première oeuvre, Je veux qu’on me rappelle… , est une installation vidéo dans laquelle deux personnages parlent de leur nostalgie pour une époque datant avant leur réalité actuelle d’immigrés. Présentée en anglais et traduite au français à l’écrit, l’oeuvre a toutes les allures d’un documentaire jusqu’à ce que l’artiste qui agit à titre de réalisateur intervienne pour diriger la discussion.

« Est-ce réel ou est-ce une construction de l’artiste? On pense qu’il s’agit d’un dialogue, mais on comprend par l’intervention de Chih-Chien que ce sont des rôles imposés et qu’il s’agit d’une mise en scène. En même temps, il appelle l’une des comédiennes par le nom de sa conjointe. Alors on ne sait plus s’il s’agit d’une réelle discussion qu’il a eue avec sa conjointe ou s’il s’agit d’un scénario. Mais l’incertitude est intéressante », commente le commissaire de l’exposition.

La seconde oeuvre et la plus récente porte le nom de l’exposition et regroupe une installation de médiums mixtes. C’est la seule installation qui compte de la photographie, l’art privilégié par l’artiste pendant de nombreuses années. Ce n’est que récemment que Chih-Chien Wang accorde davantage de place à la vidéo dans le cadre de ses expositions d’arts visuels.

La nature morte et la place qu’elle occupe dans le cycle de la vie sont dans ce cas-ci les sujets explorés par l’artiste. De la plante à son état vivant jusqu’à la feuille morte à son état carbonisé, il fait ensuite le lien à l’état commercial de la feuille, soit la feuille de papier. Autre clin d’oeil de la part de l’artiste, cette feuille de papier est une lettre dont font mention les comédiennes dans le vidéo précédant. Une subtilité que Chih-Chien Wang a déposée à l’intérieur d’une boîte à soulier qu’il a ensuite photographiée.

Puis, s’ajoute à l’exposition l’installation vidéo Brèves rencontres pendant laquelle l’artiste capte des routines d’habitués du parc Lafontaine, à Montréal. De purs inconnus qui se révèlent par de petits gestes et de petits moments routiniers. Une autre oeuvre qui résulte d’un travail d’observation et qui met en scène ces moments d’être. Ces moments qui révèlent ce que l’on est et ce que l’on croit être le temps d’un bref instant.

L’exposition Quand les ombres changent de couleur de Chih-Chien Wang est présentée à Expression, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe, jusqu’au 1er février.

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