Depuis sa création, la pièce figure parmi les comédies québécoises les plus jouées. À l’époque, ces deux créateurs n’étaient qu’à leurs débuts en tant qu’acteurs et cherchaient une opportunité pour monter sur scène. Familiers avec le théâtre de création, la solution était évidente.
« Nous avons décidé de créer notre propre job et d’écrire un show », raconte simplement Denis Bouchard.
C’est la distance géographique entre les deux camarades, forcés à voyager, qui a provoqué l’étincelle. « Au début des années 80, Rémy habitait à Québec et moi à Montréal. Nous n’avions pas de véhicule et donc, nous avons passé beaucoup d’heures dans le terminus d’autobus à observer la clientèle en prenant des notes et en nous imaginant ce que l’on verrait si l’on y passait toute une journée », explique-t-il.
Les acteurs Julie Vincent et Raymond Legault se sont joints au processus d’écriture. Peu de temps après, La déprime était présentée au théâtre de La Licorne et roula pendant trois ans. Elle fut ensuite traduite en plusieurs langues et jouée à l’international.
Après une longue pause en sol québécois, la pièce a été présentée au Théâtre du Rideau Vert, l’automne dernier, et prend désormais la route pour une tournée. Dans une mise en scène de Denis Bouchard, elle réunit une toute nouvelle distribution de comédiens chevronnés au théâtre, soit Bernard Fortin, Éric Paulhus, Pascale Desrochers et Anne-Élisabeth Bossé.
« Cela prenait de grosses pointures pour jouer cette pièce », précise M. Bouchard.
Parce qu’avec une quinzaine de personnages pour chaque acteur, c’est du sport comme l’explique le metteur en scène. Des chauffeurs d’autobus et employés d’entretien aux clochards, serveuses et voyageurs de tous genres, ils sont plus d’une quarantaine de personnages à défiler sous les yeux des guichetiers témoins de la déprime de tout un chacun.
Présentée plus de trente ans plus tard, l’histoire reste campée en 1983. « L’action se passe à une époque où il n’y a pas de téléphones intelligents, d’ordinateurs portables ou de tablettes. Aujourd’hui, tout est plus rapide avec la nouvelle technologie. C’est pour cela que j’ai laissé la pièce dans les années 80. Parce que l’histoire ne se pourrait tout simplement pas aujourd’hui. »
Une adaptation a cependant été nécessaire pour remanier la pièce au goût du jour. Des coupures au niveau du scénario ont dû être effectuées pour réduire le temps de la pièce, initialement d’une durée de trois heures. Des personnages ont également été remplacés par d’autres.
Somme toute, la comédie a bien vieilli. Malgré un titre dont ses créateurs auraient volontiers changé si ce n’eut été de la popularité qui la précède, la pièce présente plusieurs remèdes à la déprime, dont celui de poursuivre ses rêves.
La troupe a entamé une tournée à travers le Québec en février. Elle sera de passage, le 28 février, au Centre des arts Juliette-Lassonde, à 20 h.