« Ce sont des trucs très cheesy de ces époques », souligne Marie-Pierre Arthur en entrevue téléphonique au COURRIER à propos de ses sources d’inspiration. Elle cite des influences diverses des années 1970 et 1980 comme Fleetwood Mac, Lionel Richie et Starmania.
La musicienne se réinvente avec ce troisième opus, délaissant le folk rock contemporain de son premier album éponyme paru en 2009, et d’Aux alentours sorti en 2012. « Quand j’ai envie de faire quelque chose, j’y vais. Quand je sens que c’est un changement, je le fais », déclare-t-elle sans détour quant à la nouvelle orientation musicale de Si l’aurore.
Marie-Pierre Arthur explore sans gêne ni pudeur et met au goût du jour des sons qu’on croyait passés de mode. « Je ne me suis pas empêchée d’explorer ces sonorités-là », lance-t-elle. Les guitares et les choeurs sur l’accrocheuse « Rien à faire » ou le solo de saxophone sur « Comme avant » proposent un voyage dans le temps à l’écoute de l’album aussi festif que planant.
Poésie amoureuse
La bassiste originaire de Grande-Vallée s’intéresse au désir sous toutes ses formes, aussi joyeuses que torturées, sur les 10 pistes qui composent le disque.
« C’est beaucoup une question d’observation du présent et des questions que je me pose, explique Marie-Pierre Arthur. Sur le premier album, j’essayais de me retrouver, d’arrêter le temps. Sur le deuxième, la recherche s’est faite autour de l’idée de trouver ma place comme mère et en tant que femme artiste. Ici, ce sont des observations sur une personne qui désire quelqu’un, sur une personne qui se fait tromper. J’ai pris tous les rôles. J’ai plein d’amis de mon âge qui vivent les mêmes préoccupations. »
La chanteuse, qui a passé près de sept mois en studio pour livrer Si l’aurore, s’est de nouveau entourée de son conjoint et musicien François Lafontaine à la réalisation et à la coécriture de la musique, et de l’auteure-compositrice Gaële pour les textes. Elle a aussi fait appel à plusieurs nouveaux et anciens collaborateurs, comme Louis-Jean Cormier, Olivier Langevin et Robbie Kuster qu’on pourra retrouver sur l’une ou l’autre des pièces. « Je suis une fille de gang. Tous les arrangements, on les a faits ensemble », indique-t-elle.
Marie-Pierre Arthur sillonnera les routes du Québec cet été et cet automne. Elle se produira dans différentes régions, dont à Saint-Hyacinthe le 7 juillet à l’occasion des Beaux Mardis de Casimir où plusieurs chansons de Si l’aurore seront jouées.
La musicienne a envie de faire sentir le plaisir de ses compositions aux personnes qui écouteront son album ou qui iront voir son spectacle. « J’aborde des questions un peu lourdes, mais je veux qu’on soit en contact avec ça avec légèreté et plaisir, qu’on décroche », espère la chanteuse à la voix douce et aérienne.