« Au début, j’ai reçu un courriel qui disait « une école à votre nom ». Je l’ai tout de suite supprimé, je trouvais ça aberrant », raconte Ginette Berthiaume qui croyait alors que c’était une plaisanterie. Après plusieurs tentatives, la directrice du regroupement pédagogique intercommunal Magny-Montarlot-Athée-Poncey-lès-Athée, Nathalie Tourret, a réussi à convaincre la principale intéressée de son projet, il y a environ un an et demi.
L’idée était de baptiser les écoles de la région, qui n’avaient pas encore de nom, en fonction du surnom des habitants des communes qu’ils desservent. Les résidents de Poncey-lès-Athée, un petit village de presque 600 âmes en Bourgogne près de Dijon, sont surnommés les « Ouillottes », ce qui veut dire « oies ». Ginette Berthiaume, qui a pour thème de prédilection dans ses oeuvres les oies et les outardes, a donc été choisie.
L’artiste-peintre s’est envolée pour la France en mai et est demeurée neuf jours à Poncey-lès-Athée. « Je trouvais que c’était une belle expérience et un beau défi. J’étais intéressée par le fait que ce serait un échange », explique-t-elle. Sur place, la native de Saint-Hyacinthe a donné des cours de peinture et de dessin aux élèves. « J’ai donné des cours sur les couleurs, sur les proportions, sur la créativité et sur ce que ça prend pour devenir peintre », détaille-t-elle.
Les élèves ont par la suite peint un muret de 75 pieds et une mosaïque dans le préau, les deux décorés d’oies, sous la supervision de l’artiste. Aussi, un petit muret à l’entrée de l’établissement d’enseignement, où est inscrit « École Ginette-Berthiaume », a été peint par cette dernière. Plusieurs de ses toiles ont également été exposées en même temps à la mairie.
Ginette Berthiaume a travaillé sans relâche jusqu’aux dernières minutes avant l’inauguration, qui a eu lieu le 29 mai. « Il y avait beaucoup de monde, les enfants des écoles, les professeurs, la directrice, les parents des élèves, les gens de la municipalité, des députés, des conseillers, les maires des communes », indique-t-elle. Celle-ci pouvait également compter sur la présence canadienne de son conjoint, de sa fille, de ses amis, et du ministre-conseiller aux Affaires politiques et à la Diplomatie, Pierre Guimond. « J’ai vraiment été accueillie comme une reine. La directrice et les professeurs étaient extraordinaires. Les enfants étaient adorables, on a reçu des lettres de leur part », se remémore Mme Berthiaume qui aimerait d’ailleurs retourner à Poncey-lès-Athée. D’ici là, elle souhaitera une bonne année scolaire aux élèves de l’école par Skype le 1er septembre.
Une peintre engagée
Ginette Berthiaume est une artiste-peintre naturaliste et engagée. Elle peint depuis environ 20 ans des oies et des outardes qu’elle observe dans la nature et dans les élevages. Elle se consacre à la représentation figurative des animaux pour sensibiliser son public à la protection des écosystèmes.
Son sujet préféré reste l’oie domestique qui ressemble à l’humain, les deux étant grégaires et bipèdes. « Ces petites oies me permettent de passer par l’humour afin de conscientiser les gens au fait que les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité et d’émotions, tout comme nous, humains », affirme-t-elle.
Cette dernière expose à la galerie Art’et Miss à Paris, et aux galeries Beauchamp et Beauchamp, Bel Art et à la Galerie d’art Royale à Québec. Elle a participé à plusieurs symposiums et expositions, dont la dernière à la bibliothèque T.-A.-St-Germain, « T’oie et M’oie, Ici et Ailleurs », en mai. Ginette Berthiaume donne aussi des cours de dessin et de peinture à la salle communautaire de Saint-Thomas-d’Aquin à Saint-Hyacinthe.