« La plus belle façon de créer un monde meilleur, c’est par l’amour inconditionnel. C’est en se rappelant qu’on a le droit d’aimer et d’être aimé », croit Olivier Blais. C’est sur ces bases que le jeune homme de 27 ans a décidé, le 1er janvier 2013, de dédier le reste de son existence à sa mission.
« Dans la vie, il y a deux questions. La première est : qui es-tu? Quand tu as réussi du plus profond de ton être à répondre à la première question, tu peux passer à la suivante : qu’est-ce que tu es venu faire sur Terre? Après y avoir réfléchi, la réponse à cette question était que je devais aider à créer la paix, l’amour et le bonheur sur Terre », explique-t-il.
Pour y arriver, le grand gaillard sillonne les routes de la province, de Sherbrooke à Trois-Rivières en passant par Gaspé, et livre des accolades dans la rue ou lors d’événements particuliers. Il est parfois accompagné de ses « distributeurs de bonheur actifs ». À ce jour, une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel.
Lorsque LE COURRIER l’a rencontré, un jeudi midi au ciel grisâtre, Olivier avait décidé d’organiser une activité de câlins devant le Marché public de Saint-Hyacinthe. Accompagné de Caroline, Patrick et son fils Noah, le principal intéressé a passé son heure du lunch à donner des câlins et des poignées de main aux nombreux piétons, se faisant crier au passage par une automobiliste un « Je t’aime! » bien senti. Rares sont ceux qui ont refusé ses élans d’amour, finement rattrapés par Olivier qui leur lancera à la blague « Je crois que vous avez échappé votre sourire ».
Le but de celui qui a pour devise « Aime tout ce qui vit, et tout ce qui vit t’aimera en retour » est effectivement de faire sourire les gens qu’il croise, d’égayer leur journée. Et il veut donner au suivant. Toujours affublé de son une-pièce aux motifs léopard en forme de coeur et de son chandail vert éclatant « câlin gratuit », Olivier distribue aussi des cartes câlin. Celui qui en reçoit une doit en principe donner la carte et un câlin à une autre personne.
« Actuellement, il y a environ 230 000 cartes qui ont été imprimées, et environ 170 000 qui ont été distribuées. Cela s’est rendu dans près de 20 pays différents, précise-t-il. L’endroit le plus loin où des cartes ont été envoyées est l’île de La Réunion. »
Changer des vies
Le natif de Saint-Marc-sur-Richelieu a vécu de nombreux moments drôles, touchants et parfois gênants depuis la création de la Brigade. À ce jour, une quarantaine de personnes ont pleuré dans ses bras.
Il se souviendra particulièrement de la journée où il a offert un câlin à une cassière dans les locaux où loge maintenant l’Épicier du centre-ville à Saint-Hyacinthe.
« Après le câlin, je la vois pleurer à chaudes larmes. Elle m’apprend que cela fait une semaine et demie que sa fille est morte d’un accident de voiture. « Quelqu’un que je ne connais pas et qui m’offre comme ça un câlin, ça me fait énormément de bien », me dit-elle. Je la regarde et lui réponds : « Un câlin à la fois et on va créer un meilleur monde ». Je suis sorti et me suis assis sur un banc. J’ai pleuré pendant deux minutes. Je me suis dit que c’est ça qu’il fallait que je fasse pour le reste de ma vie », raconte Olivier.
Même s’il reconnaît l’ampleur du défi, celui qui a donné environ 160 000 câlins souhaite ultimement changer le monde. « Admettons que tu prends cinq millions de papillons qui battent des ailes en même temps, c’est sûr que ça va faire un gros courant d’air. En répétant des petites actions positives et en les mettant toutes ensemble, c’est là que ça va changer les choses », estime-t-il.
Olivier, qui consacre environ 20 heures par semaine à la brigade, a un horaire très chargé. En plus de compléter à temps partiel un baccalauréat en communication (relations humaines) à l’Université du Québec à Montréal, il occupe plusieurs emplois et présente la conférence « Changer le monde, un câlin à la fois ». Le Maskoutain est aussi bénévole pour SOS Itinérant, les Grands Frères Grandes Soeurs de Saint-Hyacinthe, l’Auberge du coeur Le Baluchon, Humanité Unie et siège au Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain. On peut dire que le don de soi est sa deuxième nature.
« Je vois le monde comme un monde de coopération. Tranquillement, c’est vers ça qu’il faudrait qu’on aille comme société. Il faut se serrer les coudes, tout le monde ensemble », affirme avec conviction le bienheureux Olivier.
On peut suivre la Brigade du bonheur, de l’amour et de la paix sur Facebook (facebook.com/BrigadeDuBonheurDeLamourEtDeLaPaix).