C’est une deuxième tournée qui s’entame pour le trio. L’engouement de 2014 les a poussés à renouveler l’expérience cette année. Cependant, pour cette tournée ils iront davantage en région. Le spectacle a beaucoup évolué au cours des représentations. Il n’est donc plus question de rodage. Le spectacle possède désormais un rythme établi. La journaliste du COURRIER a pu discuter avec Alexandre da Costa alors qu’il se trouvait à Perth en Australie où il est actuellement enseignant et chef de département.
« C’est un projet très important pour moi. J’ai résidé pendant 14 ans en Espagne. J’avais envie de partager cette culture-là avec mon peuple au Québec. Garcia Lorca a vécu avec son temps. Il a également été témoin de l’avant/après de la Guerre espagnole. C’est réellement un artiste représentatif et incontournable de cette époque », explique Alexandre Da Costa, violoniste du projet Soleil d’Espagne.
Richard Desjardins a choisi et traduit tous les poèmes qui se retrouvent dans le spectacle. Le choix des mots utilisés a été très important pour lui. « L’angle social que permettent les poèmes de Garcia Lorca a tout de suite charmé Richard. La thématique du conflit social apporte un regard critique sur notre société actuelle. L’histoire se répète actuellement ailleurs dans le monde », souligne le violoniste.
Les deux autres musiciens ont eux aussi eu à faire des choix puisque les poèmes de Garcia Lorca sont accompagnés de pièces de compositeurs espagnols (Albeniz, Manuel de Falla, Gaspar Sanz). « Le choix des pièces n’a pas été difficile à faire. Nous avons sélectionné des pièces provenant de partout en Espagne. Nous ne voulions pas nous restreindre dans un seul style. Il y aura de la musique provenant de l’Andalousie, certes, mais pas uniquement de cette région », précise Da Costa.
Le but recherché derrière ce projet est de faire connaître davantage Frederico Garcia Lorca et la culture espagnole, mais aussi d’offrir une nouvelle approche de la musique classique. Les gens qui viennent voir Alexandre da Costa ne sont habituellement pas les mêmes que ceux qui viennent pour Richard Desjardins. Le trio finit donc par rejoindre un public très varié et pas du tout homogène. Par contre, une chose est certaine, c’est que les gens sortent tous bouleversés de cette expérience hors du commun. « Je ne sais pas si un jour ce genre de projet se refera. C’est une opportunité rare pour moi qui me permet de sortir du contexte des concerts de musique classique. Je crois sincèrement que c’est une formule unique en son genre. On vit vraiment un moment privilégié avec les gens qui viennent nous voir », conclut Alexandre Da Costa.