Le spectacle qui sera présenté à Saint-Hyacinthe a été créé sous la forme d’un duo. Jérôme Minière propose donc une formule intimiste avec la participation de son complice de longue date Denis Ferland.
Nous avons été cinq pour l’enregistrement, mais la formule était difficilement exportable pour des raisons financières et d’emploi du temps. Cette dernière permet donc une promiscuité nouvelle pour le chanteur.
« Même si je reste la même « bibitte » introvertie, je crois que l’album se prête au contact avec l’auditoire. Je ne serai jamais quelqu’un de social et d’extraverti, mais j’aime explorer ce nouveau type de performance », explique Jérôme Minière.
Vingt années déjà sont passées depuis son arrivée au Québec. Après tant d’années, une routine s’était installée au niveau du processus créatif. Le nouvel album s’est donc assurément fait de façon différente comparée aux précédents. L’objectif derrière ce nouveau processus était de remettre en question certaines habitudes prises au cours de ces 20 années.
« J’avais envie d’explorer une création plus pure, plus brute. Deux nouvelles personnes se sont jointes à la production de l’album. Elles apportent une nouvelle touche. Nous avons enregistré l’album très rapidement. La majorité du travail a été fait en trois jours », précise-t-il.
La couleur d’Une île diffère de tous les autres. L’auteur-compositeur-interprète avoue avoir vécu des moments plus sombres durant la création de celui-ci. « J’ai vécu une période plus difficile et je crois que ça transparaît dans mes chansons. Par contre, les paroles finissent toujours par triompher du malheur, à être lumineuses. Je n’ai pas fait cet album pour me plaindre. Je crois que cette phase de ma vie m’a permis d’incarner davantage mon album. Il est plus concis, plus direct », souligne-t-il.
Étrangement, Minière n’a pas été en nomination au Gala de l’ADISQ 2015 malgré la sortie de son nouvel album en février. Le chanteur s’avoue déçu de ne pas faire partie de la cuvée de cette année. Il est important de mentionner qu’il avait déjà remporté quatre Félix par le passé.
« Le milieu de la musique francophone n’a jamais été facile c’est certain. Par contre, la précarité du milieu est plus grande que jamais avec la possible baisse des quotas réclamée par les radios. Je suis très inquiet pour l’avenir de la musique francophone au Canada », conclut-il.
Jérôme Minière se dévoile donc sous un nouveau jour avec Une île. Le spectacle au Zaricot offrira un bel aperçu du changement qui s’est opéré durant la dernière année. C’est donc un rendez-vous le 21 novembre pour découvrir un savoureux mélange de poésie et d’absurdité.