Cette libre interprétation de l’oeuvre de Virgile sera mise en scène par Benoit Vermeulen (codirecteur artistique du Théâtre Le Clou). C’est un gros défi qui attendait les étudiants ainsi que leur metteur en scène avec cette pièce puisqu’au départ L’Énéide est une épopée. Elle relate la fuite d’Énée pour survivre et ainsi quitter son pays qui a été mis à feu et à sang.
« Énée court dans les rues, son père sur les épaules, son enfant à la main. Il laisse derrière lui sa ville en flammes à la recherche d’une terre plus hospitalière pour son fils. Récit d’une émigration qui ne met pas en scène des héros aux destinées toutes tracées par les dieux, mais de simples hommes, modernes, en quête d’une vie meilleure. »
L’une des difficultés rencontrées a été de conserver le côté épique de l’oeuvre tout en maintenant un semblant de réel et d’homogénéité scénique. De plus, la présente crise des migrants est un référent actuel direct pour les étudiants. « Ils ont souvent de la difficulté à se détacher de leurs émotions tant ce qu’ils jouent est collé à la réalité. La situation des migrants syriens leur apporte d’importantes clefs de jeu. Par contre, il m’arrive de me dire que la référence est peut-être trop directe. L’École était loin de se douter de ce qui allait se passer lorsqu’elle a choisi la pièce », soutient Benoit Vermeulen, metteur en scène.
Il faut préciser que l’Énéide est une adaptation très libre de l’oeuvre de Virgile. « Olivier Kemeid a perçu, à la lecture de l’épopée de Virgile, le périple de son grand-père et de son père lors de leur arrivée au Québec. Il s’est donc approprié cette grande oeuvre afin de raconter un peu leur histoire. Kemeid a donc décidé de suivre le voyage d’Énée et de sa famille qui fuient les rues de leur pays et partent à la recherche d’une terre d’accueil. »
Avec la présence d’une majorité d’étudiantes au sein des finissants de troisième année, M. Vermeulen a dû adapter davantage la pièce pour répondre au souci de cohérence au niveau de l’interprétation. « J’ai vraiment trouvé ça intéressant de féminiser certains personnages dans la pièce. De nos jours, il y a de plus en plus de femmes qui font la guerre. Je crois que c’est une réalité qui sera de plus en plus grandissante », souligne-t-il.
C’est donc grâce à toutes ces similitudes avec les enjeux sociétaires actuels que L’Énéide perdure dans sa contemporanéité, et ce, malgré le fait qu’elle fut écrite entre 29 et 19 av. J.-C. Les finissants se produiront du 11 au 17 décembre à 20 h. Pour toute réservation de billets, contactez le 450 773-6800 poste 2408.