Il y a quelques jours avait lieu la cérémonie de commémoration de la tragédie de Lac-Mégantic en hommage aux 47 victimes du déraillement de la Montreal & Maine Atlantique (MMA) en juillet 2013.
Depuis deux ans, il s’est dit beaucoup de choses autour du transport ferroviaire de pétrole au coeur même de nos villes et villages. Que reste-t-il des belles discussions, magnifiques promesses zé rassurantes assurances des politiciens pressés et intéressés d’aller déposer quelques gerbes de fleurs devant les caméras de télévision juste à temps pour le bulletin de nouvelles?
Voyons voir. Une voie de contournement de la ville de Mégantic n’est toujours pas envisagée, les rails de la défunte MMA déraillent toujours autant et les tristement célèbres wagons DOT-111 ne seront entièrement remplacés qu’en 2025. Si, et seulement si, les compagnies ferroviaires veulent bien le faire. Le gouvernement conservateur parle d’une « approche volontaire ». Mais dans les faits, les compagnies n’auront aucun compte à rendre à qui que ce soit. Et même en modifiant tous les DOT-111 demain matin, ils ne seraient pas plus sécuritaires pour autant comme l’a démontré le récent déraillement à Gogoma en Ontario où les nouveaux wagons renforcés se sont facilement éventrés eux aussi.
Rajoutez à cela que le pétrole dans nos villes, ça ne fait que commencer. En 2009, à peine quelque 1000 barils par jour utilisaient les rails. En 2013, nous en étions à 200 000 barils par jour. L’an prochain, l’industrie prévoit mettre sur les rails plus de 700 000 barils par jour.
À peine trois ans après la tragédie de Lac-Mégantic, on transportera trois fois plus de pétrole, mais surtout, encore sur les mêmes rails tout croches et toujours avec les mêmes wagons explosifs. La mémoire est une faculté qui… euh, quoi déjà?